Métachronique

Métachronique

dimanche 26 janvier 2014

Un soupçon d'amertume.

 
Martin, avez-vous cru naïvement que l’esthétique et de jolis yeux bleus viendraient à la rescousse d’une de vos énièmes tentatives cinématographiques inabouties ?

Que l’on s’émerveille de la beauté de ce tableau aux teintes enchanteresses, des images d’un bleu profond qui embrasse comme une couleur chaude. Que l’on saisisse, complice, les clins d’œil cinématographiques et les instants magiques. 
Dès lors, que reste-t-il à Hugo Cabret ?

Il ne reste que des maladresses kitsch dans un tableau superbe. L’action passe trop vite –comme train pressé et plus une once d’émotion ne vient nous parcourir. Un automate dessine sans qu’on n’ait eu le temps de verser une larme sincère. L’intrigue se déroule comme une bobine en pente raide et les acteurs sont pris dans une avalanche de manichéisme et de miel.
Il est inconfortable de voir ces enfants jouant comme des adultes, avec une volonté d’enseignement sans grande finesse.

Et ça ne gêne personne un Paris où tout le monde parle anglais ?

Scorsese se laisse dévorer par sa passion, submergé d’envies, d’idées, toutes présentes jusqu’à l’écœurement. Le film mérite probablement de n’être vu qu’en 3D, prenant avec la nouvelle technologie un sens nouveau et plus abouti, plus sensé. Sa version 2D manque donc du relief nécessaire pour en faire une œuvre riche, questionnant le cinéma, la magie de sa création et ses effets sur le spectateur. A « plat », tout ceci reste un peu académique, l’aventure du petit Hugo est simplement une bonne introduction au cinéma, jolie et technique, pour des enfants intéressés.

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