Métachronique

Métachronique

mardi 28 octobre 2014

Les diamants sont éternels, le talent non.



Après le chamboulement Dolan, difficile de briller dans le ciel cinématographique de cette fin d'année. Et Bande de Filles souffre de la comparaison. Ce long, très long métrage sur-esthétisé tombe malheureusement, à pieds joints, dans le piège de son synopsis. Désireuse de filmer ces jeunes filles dans la réalité de leur banlieue, de leur douleur, de leurs clichés, Céline Sciamma s'enfonce dans le superficiel. Bande de Filles est comme le clip d'une chanson que l'on déteste, mais brillamment réalisé : C'est beau, mais insupportable. 

dimanche 26 octobre 2014

"J'ai une veinarde d'empreinte, On lui marche dessus tous les jours."



POP GUN WAR (2005)
Un garçon vole des ailes dans une poubelle, s'envole dans un rêve en cinq chapitres. Farel Dalrymple croque une vue aérienne et poétique de la ville, de la vie qui bat sous le pavé. Le trait du dessin est aussi fin que les mots flottant dans leur bulle. Parfois cynique, parfois magique, toujours subtile, l'écriture de cette histoire surprend, émeut, amuse. Prenez de la hauteur !

mercredi 15 octobre 2014

"Les sceptiques seront confondus."


Dolan poursuit son chemin cinématographique d'amours impossibles. Cacophonie de sentiments et de sons, le jeune réalisateur sait jouer des contrastes pour faire couler les larmes. On pleure sur Céline Dion, les poils se dressent sur Eiffel 65, nos émotions font le grand 8 sur une compil méga-mix. Et l'image carrée -polaroïd étouffant- s'étend comme une fenêtre ouverte sur la liberté. La beauté au service du drame.


Avec Mommy, Dolan tient son chef d'œuvre, il se débarrasse enfin de ses tics branchés pour ne garder que l'essentiel. Les acteurs sont parfaits dans leurs éclats de voix comme dans leur mutisme. L'image est parfaite dans ses couleurs comme dans sa composition. La musique est parfaite dans son extravagance comme dans sa subtilité. Et l'écriture unique, baignée d'intelligence et d'humour... Maintenant que Mommy a pénétré mes sens, ce film est en moi pour ne plus jamais me lâcher.

mercredi 1 octobre 2014

"Si il n'y avait pas les enfants, nous l'aurions fait depuis longtemps."


Ce n'est pas la mort. C'en est l'expérience. Un face à face en voix off, des pensées au réalisme noir perdues dans une nature hostile. Un face à face en gros plan avec la putain de gueule abimée de Houellebecq, avec ses réflexions suicidaires. L'homme qui marche, dépouillé de consistance, une silhouette allongée qui tend vers le soleil. Quand le corps se décharne, s'épure, pour laisser un accès immédiat à l'esprit... La parole à l'humain.



Near death experience est une échappée, loin de la vie, là où l'on redevient minuscule, insignifiant, en face à face avec sa solitude. Cette aventure éprouvante offre des instants de pure poésie, écrits par une plume plus agile que celle de l'écrivain, sur un duo musical audacieux (Schubert / Black Sabbath). La contemplation de ce périple est malheureusement gâchée par un parti-pris malheureux de caméra amateur, salissant la prise de vue pourtant intelligente. Un grand film dans un tout petit corps.