Ô tendres loosers...
Vous qui mangez, tout le temps, toujours quelque chose dans la bouche, mais rarement le mot juste. Seulement ce monstre de difficulté qu'ont les êtres humains à communiquer entre eux... Et ce silence qui prend toute la place et qui dit tout.
Vous grignotez la vie, le temps...
Vous qui dansez en équilibre au dessus du pathétique, sans jamais tomber dedans, agiles. Avec dans vos bras la tristesse, la honte, la culpabilité et des malentendus. Vous qui nous offrez des instants de gêne intense, des moments interrompus, de pudeur, des dialogues contraints, des conversations suspendues, de touchants détours...
Le tout dans un rythme incongru, enrobé d'humour simple, bien plus fin qu'il n'y paraît. Vous dites nos générations et les brèches qui les séparent, vous le dites avec vos mots maladroits, votre accent délicieux, vos rires nerveux et vos éclats de sincérité.
Vous tous, je crois que je vous aime, mais que je ne trouverais jamais le bon moment, le bon endroit et la bonne tournure pour vous l'avouer sans vous mettre mal à l'aise, vous faire de la peine ou vous décevoir.
Et maintenant vous n'êtes plus là et je dois faire mon deuil, regarder d'autres séries. Continuer à vivre avec la mélancolie.
You're gonna miss me when I'm gone.
