Métachronique

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mardi 17 juin 2014

Boîte à musiques.

Continuons notre balade musicale dans les nouveautés 2014...


Oh Land - Wish bone (2014) 

Fini les mélodies aériennes, la pop excentrique d’Oh Land. Malgré quelques titres lascifs, plus profonds, l’album peine à trouver une issue. La jolie blonde se mord la queue et son Wishbone tourne en rond, ne décolle jamais. Nous sommes loin de Wolf & I ou perfection, loin de la perfection… -> Green card


Little people - We are but hunks of wood remixes (2014)

Les sonorités du nouvel album de Little People se frottent au downtempo mélancolique d’Emancipator. Pour cause, les deux copinent malicieusement sur un titre, flirtent sensuellement. Ces remixes et offcuts sont un digestif à la belle étoile, apaisants. Cet album est planant, relevé de quelques rythmes plus soutenus pour garder l’écoute attentive. Cette drogue est douce et légale, abusez-en. -> Electrickery (Rachael Boyd remix)


Die Antwoord - Donker mag (2014)

Ce rap peroxydé, kitsch, éclate totalement aux oreilles. Le ton accentué de Ninja et la voix de poupée terrifiante de Yo-Landi s’accordent pour un mariage trash et fluo. Cyniques, ces portes paroles de la contre-culture Zef nous offrent un condensé de puissance corrosive. Parfois un peu durs à digérer, les 16 titres de ce second album inclassable  ne ressemblent à rien d’autre, ils seraient, éventuellement, une sorte d’Aqua politique gonflé à l’hélium. Explosif. -> Ugly boy, Rat trap ft. DJ Muggs

jeudi 12 juin 2014

Boîte à musique.

Un petit tour d’horizon de ces nouveautés sonores qui valent le détour…

Omer Avital - New song (2014) / Un jazz réjouissant, rebondissant. Les doigts d’Avital sont des caresses et sa musique est un voyage. --> Hafia




Glass Animals - Zaba (2014) / Cette étrangeté musicale est totalement inclassable. Une pop exotique, de l’électro qui envoûte, du jamais entendu. Les percussions s’emballent et les voix obsèdent. Pour une ambiance moite et nocturne. --> Black mambo




Holllie Cook - Twice (2014) / Toujours cette voix de miel qui féminise en douceur un dub envoûtant. Un trip unique. --> Tiger balm



The Roots - … and Then You Shoot Your Cousin (2014) / The Roots n’a pas fini de nous surprendre. Ce dernier album affirme –si ce n’était déjà fait - la grande créativité du groupe, laissant de plus en plus de place à un savant mélange des genres. --> The unraveling (pas de vidéo)


The Souljazz Orchestra - Inner fire (2014) / Sentez-vous l’été entrer en vous ? Sentez-vous the Souljazz Orchestra bercer de ses cuivres vos oreilles échauffées ? Cette fanfare embrasse le soleil sans se brûler les ailes. Son dernier album est un bijou entraînant. --> Kingdom come


dimanche 1 juin 2014

"Elle est passée à côté de moi..."

 
The slap - Saison 1

The slap déconcerte, par sa vision réaliste et amère des rapports humains, par son portrait subtil d’individus, de générations, de famille. Ce n’est plus seulement Hugo, cet enfant terrible, qui est giflé au barbecue du premier épisode, le spectateur reçoit lui aussi toute la violence des disputes, des cœurs brisés, des amours contrariées. The slap remue, secoue, frappe fort là où ça fait mal.

Bien réalisé, avec la retenue nécessaire, chaque épisode se concentre à suivre un personnage, un témoin de cette gifle lourde de conséquences. Ces êtres aux mille fêlures se croisent, s’envient, se haïssent en silence, ils s’aiment parfois, dans le mauvais sens souvent. La série a l’intelligence de ne donner aucune solution, de n’imposer aucune morale. Les faits s’insinuent doucement dans votre esprit et marquent, l’identification est lente et presque inconsciente. Tout est là pour ne pas en sortir indemne. Du bel ouvrage.

Fargo fuck yourself

Fargo - Saison 1



Cette série toute fraîche a un petit goût de dédain, dans la caricature excessive des personnages, dans la bêtise omniprésente qui macule la neige étendue. Fargo évolue en dent-de-scie ; s’installant sur des bases un peu molles, elle accède parfois à des montées en puissance inattendues.

Cette nouvelle série, à force de chaud brûlant et de froid glacial, devient finalement très tiède.

Pour un fan des Coen, c’est un régal. L’ambiance et le travail des personnages sont calqués, décalqués sur tous les épisodes. S’enchaînent les situations amusantes ou les dialogues improbables, l’action et la douceur. On retrouve tous les ingrédients « Coen ». Le ton reste original, unique. La coupe de cheveux improbable et laide est recyclée, surplombant ici le visage oublié de Thorton, malicieux, démoniaque. L’exercice de style est troublant de vraisemblance.
Cependant, pour ceux que le mélange d’humour fade et les finitions grossières dérangent, pour ceux qui sont souvent insensibles à la « subtilité » coennienne, Fargo paraît comme un objet inabouti, aux labels aguicheurs. Hormis le petit couple de flics mignons, tous les personnages transpirent ou la stupidité ou l’antipathie. Freeman, d’ordinaire habitué aux rôles de gentils un peu pathétiques, tape ici sur les nerfs (à coups de marteau) et sa simple apparition sonne l’alarme.

Dans le paysage audiovisuel, qu’on soit pour ou contre, quoi qu’on en dise et quoi qu’on fasse, les frères Coen sont des neiges éternelles : tout en haut, toujours là, source suprême d’inspiration.

Et merde…