Métachronique

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mardi 24 décembre 2013

26 nuances de cinéma...

C'est en abécédaire que je résumerai mon année ciné 2013, avec des liens, des liens :

Académique = l’originalité s’est parfois coincée avec le balai : 
- Pour une femme --> critique
- Inside Llewyn Davis --> critique
- Flight --> critique
- Lone ranger ; drôle et vivant, mais avec quelques longueurs et d'un classique ennuyeux.
- Hôtel Transylvanie ; un dessin animé assez mauvais.

Bariolé = où couleur, musique et action explosent :
- Pacific Rim --> critique
- Spring breakers --> critique


Captivant = des films sans prétention, qui kidnappent les sensations pour leur en faire voir de toutes les couleurs : 
- Stoker --> critique
- Prisoners --> critique
- Keep smiling --> critique
- Malcolm --> critique
- Zero dark thirty ; un peu trop glorifiant pour l'Amérique, cette traque est malgré tout prenante.
- Hijacking ; otages d'un malaise, nous avançons dans un film rude.

Décevant = on l’attendait impatients. Il est venu, mais il est loin d’avoir vaincu :
- Man of steel --> critique
- The bling ring --> critique
- Evil dead --> critique
- Fast and furious 6 --> critique
- Gatsby --> critique
- Passion --> critique
- Django unchained --> critique
- The master --> critique


Esthétique = d’une beauté renversante, un cinéma de maître :
- Blancanieves --> critique
- Metro Manila --> critique
- Oblivion --> critique
- Grandmaster ; un Wong Kar Wai sublime, à l'histoire ronronnante.

Foutraque = des films restés à l'état de brouillon
- Frances Ha --> critique
- 7 psychopathes --> critique
- Very bad trip 3 ; on tire toujours sur les mêmes ficelles...

Gay = le mariage pour tous sur grand écran 
- Ma vie avec Liberace --> critique
- La vie d'Adèle --> critique


Historique = parce qu’une année sans biopic… :
- Le majordomme --> critique
- Hitchcock --> critique
- Lincoln ; si Spielberg maîtrise encore l'art de la chorégraphie cinématographique, il a perdu pied dans le reste. 
- Iceman ; terne histoire de mafieux.


Intense = avec des beaux sentiments qui cognent dans les cœurs :
- Le temps de l’aventure --> critique
- Perfect mothers --> critique
- Wadjda --> critique
- Une place sur la terre ; joli.

Jouissif = quand tout est réuni pour notre extase :
- Guillaume et les garçons, à table ! --> critique
- Happiness therapy --> critique
- Snowpiercer ; ascension ferroviaire.


Kamikaze = ceux qui foncent dans les murs, courent à leur perte :
- Les salauds ; Claire Denis se perd dans la dégueulasse étrangeté.
- Antiviral ; froideur déconcertante.

Long = des films qui n’en finissent pas, qui s’étirent de tout leur long :
- Foxfire ; les filles, les filles, c'est long.
- Jobs --> critique

Marrant = de bonnes comédies faciles :
- Monstres academy
- Casse-tête chinois --> critique
- Les amants passagers --> critique
- Warm bodies --> critique
- Moi, moche et méchant 2 ; plutôt meilleur que le premier.
- 20 ans d’écart ; Pierre Niney à déguster très frais.


Nul = les plus grosses catastrophes de 2013 sont là :
- After earth --> critique
- A la merveille --> critique
- Weekend royal --> critique
- Turf ; on se lève tous pour Manette.
- Gangster squad ; et la toute petite voix de Ryan.
- La stratégie de la poussette ; pire comédie de l'année.
 
Oublié = aussitôt vus, ils ont disparu des écrans et de nos esprits :
- Iron man 3
- Les croods
- Broken city
- Dark skies
- Dead man down ; éblouis par la nuit.
- Sous le figuier --> critique
- Amitiés sincères

Poétique = Création, contemplation, trouvailles, dialogues, passion :
- La Grande bellezza --> critique
- L’écume des jours --> critique
- La maison de la radio --> critique 

Renversant = Le cinéma peut parfois être une incroyable expérience physique :
- Gravity --> critique
- Trance --> critique


Soporifique = autant faire une bonne sieste :
- Landes  ; désolée, j'ai oublié.
- Une histoire d’amour --> critique 
- The place beyond the pines --> critique

Triste = quand le cinéma est si touchant qu’il en arrache des larmes :
- Alabama Monroe --> critique
- Les beaux jours --> critique

U = à peine nés, certains films semblent déjà en fin de vie :
- Le passé ; et la pitoyable prestation de B. Bejo
- Conjuring ; et... qu'est ce que c'était déjà ?
- Pop redemption ; et la tristesse du scénario.
- The call ; et le cheap.
- The hit girls ; et du vomi.


Vrai = des films qui sentent la rue, la terre, palpables :
- Gare du nord ; docu/fiction sensible. 
- Gimme the loot --> critique
- Elysium--> critique
- No --> critique 
- Mariage à Mendoza --> critique

What the fuckesque = Mais pourquoi ? Dans la catégorie "films très limites, réalisés sous acide" je voudrais :
- Les rencontres d’après-minuit --> critique 
- Magic magic --> critique
- Only god forgives --> critique 
- Mama --> critique

X = le classé x : un sujet indémodable :
- Don Jon --> critique
- Jeune et jolie ; du bon Ozon.


Y manque quelque chose = ces films qui sont presque bien, mais ne le sont pas vraiment : 
- Star Treck, into darkness ; abus de lens-flare
- Effets secondaires --> critique
- Au bout du conte --> critique
- Möbius ; Jean, elle simule.
- Shadow dancer --> critique
- Maniac --> critique
- Le monde de Charlie --> critique

Zinzin = avec des idées folles, avec M. Wahlberg, mais pas bons pour autant :
- No pain no gain --> critique
- 2 guns ; gros bazard à voile et à vapeur, avec son copain Denzel.

Enfin, mon top 10 de 2013 :

1
Blancanieves

2
Gravity

3
 Alabama Monroe

4
 La grande Bellezza

5
 Les garçons et Guillaume, à table !

6
 Wadjda

7
Gimme the loot
 
8
 Oblivion
 
9
Metro Manila
 
10
 La maison de la radio

BONNE ANNEE 2014

Joseph & Scarlett font un porno


Jon Martello est un connard, Barbara Sugarman est la femme idéale ; 
ils se rencontrent, puis Barbara devient une connasse et Jon l’homme idéal.

Joseph Gordon Lewitt frappe juste avec Don Jon, un montage vitaminé sur la consommation. Consommation de filles, de temps, de religion, de porno, surtout de porno. Sous ses airs de gentille comédie superficielle, Don Jon dissimule (à peine) une belle critique de l’hypocrisie américaine. Le film pose beaucoup de questions et y répond avec la maladresse masculine la plus primaire, celle qui sonne juste.
Don Jon est un film de garçons, parce qu’ils s’identifieront sans peine à cette pratique assidue, presque addictive, du visionnage pornographique. Mais c’est aussi un film pour filles, à destination de celles, comme Barbara, qui baisent seules avec leur égoïsme, mais ne tolèrent pas que leur homme s’enfile des vidéos de fellations après un missionnaire lassant. Ce film est une sorte d’initiation simplifiée à l’esprit sexuel de l’homme.
Aidé de Scarlett Johanson, parfaitement détestable en pétasse manipulatrice et de Julianne Moore en Grand Inquisiteur de la pensée masculine, JGL bombarde son film d’ironie, d’humour et explose les tabous. Si seulement une fin dégoulinante ne venait pas tacher ce tableau acidulé…

jeudi 19 décembre 2013

Crème fouettée.

Masters of sex -Saison 1


Rien de pervers, rien de pornographique, tout ceci est de la science. Dr. Masters, quarantenaire fier et pathétique, d’une faiblesse attachante, commet la plus jolie des maladresses : embaucher la très libérée Virginia comme assistante pour une étude quasi-interdite sur le sexe. Le duo, joué par la trop sous-estimée Lizzie Caplan et le parfaitement froid Michael Sheen, est un couple choquant et déterminé, un couple d’observateurs sur le fil du voyeurisme.

La vie de ces deux scientifiques du corps en jouissance est mise en parallèle des expériences de travail. Tout y est discret et moderne : points de vue, musique, sentiments. Là, surgit l’émotion dans un épisode pivot, central, bouleversant (S1E5). La tristesse jaillit, les pleurs montent aux yeux, Masters of sex est plus qu’un petit pan inconnu de l’histoire de la recherche, la série propose un développement sincère de deux personnalités opposées et pourtant complémentaires.

Les mentalités s’ouvrent petit à petit, les jambes s’ouvrent grand, les cœurs avec peine. Une première saison prometteuse.

mercredi 18 décembre 2013

"Faut s’dire les mots qui font barrage."

 


Petit enfant, tu as des choses à dire, tu as cette rage, le courage d’envoyer des mots de ta voix fluette. Petit enfant veut jouer au grand, petit minet fait sa révolution.
Blizzard ressemble à un exercice de théâtre sur une jolie musique. De ces minutes gênantes où le garçon doit parler ses pensées, cracher sur les autres des phrases préparées, cracher sur les autres une énergie, sortir de soi. Blizzard est un exercice récité par cette voix, cette voix crispante d'une puberté en mal de vivre, qui ne sait pas chanter… Mais chante, merde! Petit enfant, chante ! La musique est si belle, elle t’appelle, et toi tu ne sais que parler, gémir tes soucis d’existence.

Ecouter Fauve, c'est entrer dans le journal intime faible et prétentieux d'un adolescent qui n'écrirait pas trop mal. Blizzard, c'est une sorte d'éjaculation précoce, des mots qui giclent sans contrôle "je sais pas d'où ça sort, je sais pas d'où ça vient".

Je ne suis pas une fille facile, il faudra bien plus qu’une expérimentation pseudo-audacieuse pour me séduire… Il faudra des hommes à la voix rauque ou éraillée, avec des couilles ; il me faudra des hommes vieux, velus et virils qui gueuleront avec mélodie de belles phrases râpeuses. 


mercredi 11 décembre 2013

Les trois grâces.


Trois lyonnais passaient incognito dans le paysage musical…


Supa-Jay, Geoffresh et Syr sont des scratcheurs sans samples et sans reproche, autodidactes précis. Autoproduits, ils ont sorti le très discret 31 novembre, un 9 avril. Dans cet album du détail, où presque rien n’est chipé à d’autres, les djs se sont bâti leur propre banque de sons, avec l’aide d’une vingtaine de musiciens. « …tout ceci de la même façon que si on avait choisi de digger dans de vieux vinyles. » Six ans d’enregistrements, six ans de travail pour ce résultat décoiffant de minutie, œuvre d’orfèvre.
Entre acoustique et électronique, le crew donne à sa musique une couleur singulière, unique, et nous transporte dans un onirisme décoiffant. La fusion des genres se fait sans heurts et sans couacs, c’est un mix de doigts de fées.