Métachronique

Métachronique

mercredi 28 novembre 2018

A Suzanne Clément (cœur avec le cœur)


Oh Suzanne,


A chaque fois tu me fais le coup ! Tu joues ton second rôle comme un premier, tu joues comme on vit, avec l'intensité d'une femme blessée, ivre, heureuse, avec une profondeur qui fait froid dans le dos. Tu es sublime, grande, bouleversante. 
T'es belle, Suzanne, avec ton visage lisse et carré, qui se plisse dans les sourires et la colère, tes cheveux courts de femme forte, ton corps tendu, vif, chancelant. Et ta bouche qui s'écrie, et tes silences qui hurlent. 
Je t'aime, Suzanne, j'aime ces rôles que tu endosses avec grâce, ces femmes que tu joues avec ferveur et exactitude.
Le film aussi était bien, mais les autres à côté font pâle figure. Le film aussi était gênant, vrai, juste. Aussi juste que ton jeu. Ton jeu aussi juste que celui du film. Un jeu dangereux, sur la corde raide, équilibré de moments drôles et d'autres déchirants, de coups d'éclat, d'éclats de rire, de voix. Ce film dont il ne faut rien dire pour ne pas le gâcher... Alors je parle de toi. Parce que je ne peux rien te cacher, je t'aime pour tout ce que tu es, Charlotte ou Kyla, pour toi Suzanne, qui vit derrière chacune, derrière ton jeu, excellent.

dimanche 11 novembre 2018

Cul sec.



Je veux de l'écriture balancée comme Cathy Galliègue, dans ses mots sensuels, acérés. De l'écriture comme on boit, trop, seule, en sombrant dans le leurre. De celle qui ne soigne pas, ne fait rien oublier, qui exacerbe, qui rappelle, rend triste et coupable, qui soulage, oui, un instant, une soirée, une page ou deux et puis qui pique, le lendemain, gueule de papier, quand on a trop bouffé la feuille ou fini la bouteille. Quand on relit notre peine dans des mots qu'on n'aurait pas dû. Non. J'aurais pas dû l'écrire. Le penser. Le ressentir. Je veux écrire comme Cathy Galliègue, un texte court, dense, à l'âpreté addictive des tannins, sur un sujet simple et fort, sur la vie quand elle dérape, quand elle glisse sur le verglas. Écrire avec ces mots du soir, ceux-là les malheureux, les mélancoliques, fatigués. Ça, j'en veux !