Métachronique

Métachronique

mardi 29 janvier 2013

Et songe bien, oui, songe en combattant / Qu'un oeil noir te regarde / Et que l'amour t'attend / Toréador !

 
Il était une fois, un cours de cinéma…

Les mains claquent, une guitare pleure, et nous découvrons, émus, la beauté de cette Blanche Neige à l’espagnole. Ce sont des regards bercés de peur, de larmes, encadrés dans un format carré. C’est un ballet, un flamenco de toréador, l’opéra muet de Carmen perdue dans un conte de Grimm. La caméra est agile, l’œil averti et le noir et blanc profond. Chaque plan est une œuvre, chaque plan est à couper le souffle - les yeux béats par une hypnose esthétique. Blancanieves est une danse cadencée, martelée de modernité, montée avec passion. 


Berger réussit là où Hazanavicius a échoué : faire renaître le cinéma muet dans un hommage immense, avec une héroïne sculpturale, aux regards pleins, innocents. L’Espagne réussit là où Hollywood a échoué : poser un point de vue neuf et décalé sur Blanche Neige (déjà deux fois adaptée cette année), en tirer un conte visuel personnel, abouti, finement drôle et terriblement jouissif.

lundi 28 janvier 2013

Le rouge c’est la couleur du sang, c’est la couleur des Indiens ! C’est la couleur de la violence.


Les critiques sont dures avec Malcolm (Charm). Si le personnage, suivi par une caméra omniprésente, n’a pas le charisme évident de Poolevorde, ce remake à l’américaine de C’est arrivé près de chez vous est pourtant séduisant. Hormis la violence gratuite engendrée par ce criminel de masse et l’hyper-culture élitiste dont font preuve presque tous les personnages, rien n’est réellement ennuyeux. Le montage se fout des règles, mais, au final, il envoie la sauce, le rythme nous embarque. Nous avons ri, dans la salle, sans honte, sans remords, parce que les dialogues sont fous et que l’humour gicle, nous éclabousse la face.

Les critiques françaises sont dures parce qu’on copie leur petit bijou chéri, mais elles devraient être fières et que la comparaison s’en tienne là.

Tu me plaques, comme une affiche au mur...


La voix chevrotante d’Herman Düne sur les modestes paysages de l’Argentine, comme une cassette que l’on passe en boucle dans un vieux tacot de vacances. Une guitare moite et joyeuse berce ce road-trip fraternel, sur lequel fredonne, dans un espagnol muchas délicios, un Eric Ribbot sens dessus dessous.
Ils sont touchants, ces deux frères aux mille fêlures, dans ce film à l’arrachée, sans prétention, balayé d’un vent chaud d’humour sincère. Rien de génial, mais la folie naturelle de Ribbot, rien de bouleversant, mais la fragilité touchante de Duvauchelle… Mariage à Mendoza est un joli film fait de petits riens.

mardi 22 janvier 2013

Déchaîné !


 Moins bon qu’Inglorious, mais sans Mélanie Laurent, moins bon que Kill Bill parce que Galatée a été abandonnée, moins bon que Pulp Fiction parce que bien trop long, Django n’est pourtant pas en reste. Mais j’aurais aimé goûter à plus de folie dans l’image, plus de beauté aussi, ne pas devoir me contenter d’une giclée de sang sur un champ de coton. Que le grand maître (bedonnant cependant) se donne un peu plus, qu’il n’accumule pas ainsi les bonnes tracks d’une BO idéale, mais qu’elles se lient plus naturellement. Qu’il fasse moins de Tarantino et plus de cinéma, avec du « panache » !

Mais Quentin a trouvé son héros, Jamie Foxx, irrévérencieux au possible, devient un Lucky Luke sanguinaire, un tueur à gages sans pitié, mais non sans humour, à la recherche désespérée de sa belle rebelle.

Mais il n’est pas le porteur de Django Unchained, les dialogues tarantinesques vont comme un gant à Christoph Waltz. Il a cette malice, cette dinguerie exigée par le réalisateur pour tenir parfaitement ses rôles. Il est la verve du film, son souffle de folie. On se délecte de son jeu, on s’en lèche les doigts un à un.

Cependant, on trancherait bien la gorge à certaines scènes superflues pour en faire un film d’une durée raisonnable. Resterait à trouver lesquelles…

lundi 21 janvier 2013

« Vivre dans le passé, c’est ça mon futur. »


Django arrivera, à la cool sur son canasson, mais, en attendant, je me devais de rattraper mon immense erreur, mon impardonnable oubli. Que Colin, Julianne et Tom me pardonnent, mais a single man est un film de l’ineffable, de la sensation. Il est essentiellement visuel, on ne peut qu’à peine en dire, ce serait déjà trop.


Des anges passent, dans la lenteur majestueuse de leur désespoir. 


Adapté d’Isherwood dans un langage esthétique unique, Tom Ford en a fait son œuvre propre. Styliste de l’image, il l’habille d’une tristesse sombre, la brode d’impressions colorisées. La photographie est soignée, sensuelle, chaque scène se fige comme un souvenir dans nos mémoires cinématographiques. 


Film du silence, perforé de dialogues parlants, de monologues précieux, de battements de cœur et de cils, perforé par les aiguilles qui trottent, par les minutes qui passent.
Alors la montre se casse, le temps s’arrête pour un moment sublime, sublimé, pour un moment intense de vrai cinéma.

mercredi 16 janvier 2013

C’est toi qui as bu et c’est moi qui suis ivre.


Joaquin,
Jamais auparavant je n’aurais suspecté ta beauté imparfaite, aujourd’hui elle me hante.
Tu portes enfin ton nom, tu renais, avec The Master (et le clin d’œil y est-il une pure coïncidence ?), des cendres d’Im still here.
Plus personne ne peut maintenant cracher sur ton talent, tu tiens tout un film avec un seul rictus, tu éclipses tous les autres autour et le Maître, c’est toi. Même décliné dans toutes les nuances de Grey (James, l’insupportable), tu n’as jamais eu autant de couleur, de relief. Sans la barbe bidon et le bidon bedonnant du canular perché de Casey, tu as là chez Anderson le regard d’un autre temps, la peau brune, la bouche fendue, tu as là un charme puissant, une folie touchante.
Trop prise sûrement par la beauté magistrale de l’image et par ton jeu dévastateur, je n’ai suivi que partiellement l’histoire, je crois que je n’ai rien compris et je m’en fous. Je crois que je me suis ennuyée, un peu, mais tu en valais la peine. Deux heures quinze de pure performance sur pellicule, ô Joaquin, je crois que je t’aime.

lundi 14 janvier 2013

Big Apple.

(un des plus beaux moments du film)
 
J’ai senti le bitume sous mes pieds et la chaleur de l’été dans le Bronx, j’ai ri à la furieuse répartie de personnages authentiques, à leurs techniques de débrouilles, à leur grand bras d’honneur à la société, j’ai secoué la tête sur une jolie BO et j’avais dans les yeux la poussière de la rue. Ce film à l’image grainée, grainée comme la vie, aux couleurs douces mais un peu rugueuse quand on y touche, ce film saisit cette vie, la capture dans 80 petites minutes. Gimme the loot, ce sont deux adolescents avec un rêve, mettant tout en œuvre pour y accéder, et qui le regardent s’envoler avec un sourire, parce qu’ils savent au fond d’eux qu’ils n’ont pas baissé les bras.


Une histoire réelle, mais certainement pas une histoire d’amour.

Anaïs Nin écrivait que « Les expériences sexuelles auxquelles il manque les joies de l’amour ont besoin de perversions et de déviations pour procurer du plaisir. Les plaisirs contre nature tuent le goût pour les plaisirs normaux. »
On ne ressent aucun battement de cœur dans cette anti-romance. Les acteurs fantomatiques déambulent sans un sourire dans ce décor aseptisé. Tout est trop gris et triste. Hélène Fillières, pour qui la jouissance masculine « est un mystère », ne semble toujours pas l’avoir élucidé.  Ce film est sans joie, sans sexe et sans amour. Ceci n’est pas une histoire d’amour. Sans aucun potentiel d’identification, on ne peut être touché, ému, excité, et c’est pourtant tout ça qui fait le Cinéma. 


Réalisateur est un métier, pas un job d’été.

"It can cut you like a knife."

 
Maniac, c’est l’histoire à la première personne d’un petit garçon qui aimait beaucoup sa maman, laquelle a laissé, dans la jolie tête brune de l’innocent, des images inoubliables. Une fois disparue, elle est devenue pour lui une véritable obsession. S’en suivent de longues traques, de nombreux coups de couteaux, des scalps et une romance.
Frôlant, par instants, un étrange ridicule, le film se rattrape, les bras à l’horizontale, et tient le fil. Rien ne nous est épargné, on y voit tout, les yeux scotchés, fascinés par cette vision subjective. Ce n’est pas complètement réussi, mais c’est sanglant, perturbant et le visage malade d’Elijah Wood prend ici toute son ampleur horrifique.

jeudi 10 janvier 2013

Stringer Bell est mort, vive Luther !

Je ne parlerai pas du scénario, du jeu puissant d’Idriss Elba ou de la noirceur profonde de Luther. La série commence à peine pour moi et, déjà, elle me séduit.
Ce sont ses plans parfaits qui m’ont d’abord aguichée et, depuis, je les dévore amoureusement des yeux. La prise de vue n’a que faire des codes, les visages sont au bord du cadre, fragiles, avec de l’air au-dessus, beaucoup d’air. La photographie est révélatrice : Lorsqu’un personnage est filmé, tout autour de lui est flou et en ressortent d’autant plus ses expressions, précises ; le jeu d’acteur est mis à nu.
C’est une passion technique qui se dessine entre Luther et moi, un jeu de regards complices, un point de vue que je partage, que je comprends. 


Franck Dubosc n'avait qu'à bien se tenir.

 
Chris emmène sa nouvelle petite amie, Tina, dans un périple en caravane sur les chemins de l’Angleterre. Malheur à qui les croisera et ternira leur voyage idéal…
Dans une petite salle intime, nous sommes une dizaine de spectateurs. Dès le début du film, mon voisin de derrière est déjà mort de fatigue et nous berce d’un ronflement gras et sonore. Sur la route de cette toute petite heure et demie d’humour noir et étrange, Tina et Chris ont fauché la minette du troisième rang, sortant de la séance d’un pas décidé.
Nous qui restions, nous étions amusés ou stupéfaits, la bouche béate devant un tel ovni, qui est non sans rappeler le dernier God Bless America, avec moins de dialogues et plus de bizarreries, avec aucune morale, joué par deux acteurs touchants dans leurs pulls tricotés main, deux acteurs atypiques, dégommant les parasites avec un réalisme troublant.
N’y allez pas si vous avez l’âme sensible, si vous adorez le camping et le soleil, mais courez-y pour sa singularité. Touristes ! est un film à part.

mardi 8 janvier 2013

Plus cinéphage que cinéphile.

Voir l’ensemble des films qui sortent chaque semaine tient de l’impossible. Alors on affine ses choix, on y va sur un coup de tête, sur un coup de cœur, par le bouche à oreille ou le bouche-à-bouche, on y va séduit par la bande annonce ou en grand fidèle du réalisateur, on y va pour un casting, pour une belle affiche, pour un titre aguicheur. Sur l’ensemble des films de l’année 2012, j’en ai vu 107, dont 90 dans les salles obscures et j’avoue, c’est un peu trop.
 



J’y suis allée pour voir la suite et mon cœur a grincé devant les décevants The dark knight rises , qui a re-tué Pamela Rose et les inutiles Vérité si je mens 3 et Underworld : nouvelle ère. J’ai souri, un peu niaise de nostalgie à American Pie 4, Men in black 3 et devant les jolies chorégraphies de Sexy dance 4. J’ai aimé le nouveau regard porté sur nos héros favoris dans The amazing Spiderman et Skyfall, plus novateurs que le très bon mais néanmoins recyclé Sherlock Holmes : Jeu d’ombres. Et enfin, pas vraiment une suite ni une préquelle, malgré son scénario essoufflé, j’ai été absorbée par le spectaculaire Prometheus.




J’y suis allée pour rire aux éclats et, parfois, j’ai été émue aux larmes avec le délicieux Camille redouble ou le fragile Comme des frères. Je me suis laissée porter par la folie douce du vent dans mes mollets et la folie furieuse de 2 days in New York. Je suis partie au Québec avec Starbuck. J’ai souri frileusement à l’amour dure 3 ans, Sea, no sex and sun, Dépression et des potes et Un bonheur n’arrive jamais seul. J’ai jubilé au numéro de danse de Lambert Wilson Sur la piste du Marsupilami et à la très bariolée Clinique de l’amour, mais j’ai déchanté aux numéros de cirque des Infidèles et à l’éjaculation de bêtise de Ted.



J’y suis allée pour l’histoire vraie, découvrir la vie de personnages qui ont fait l’histoire ou simplement la vie. Mais j’ai plus sombré dans l’ennui que dans le cinéma devant J Edgar et La dame de fer. J’ai cru à un superbe fake de Sacha Baron Cohen avec son biopic supposé de Dictator dérangé, mais la blague a tourné court et a coulé dans le pipi-caca. Une fois la chasse tirée, place nette était faite pour des bijoux fictifs ou documentaires sur un chanteur mythique (Marley), une femme controversée (Game Change) et une histoire incroyable de manipulation sur fond de burgers et sodas (Compliance).


J’y suis allée pour l’acteur. Pour voir Kidman en nymphomane suante dans Paperboy, voir Poolevorde faire ce qu’il peut dans Le grand soir, voir Eva Green en robe rouge dans le très moyen Dark Shadows et Scarlett moulée de cuir dans le jubilatoire Avengers.



J’y suis allée pour les beaux costumes et la fin d’année en était toute brodée. Entre le théâtre majestueux où valse Anna Karenine et la passion terreuse et sensible des Hauts de Hurlevent, difficile pour Royal Affair de se faire une place, mais Mads Mikkelsen, sa douce partenaire et le fou Son Roi y mettent du cœur. On ne peut pas en dire autant des fades Adieux à la reine, épuisants de banalité. La France a perdu ses lettres de noblesse.



J’y suis allée pour le réalisateur, parce qu’il a un nom qui résonne fort dans le cinéma, qui fait un sacré écho. Mais alors mon cœur, certains ont bien du mal à le faire battre. Audiard (après un Prophète, qui tenait plus du documentaire que du film), nous balance un mélo indécis, un Intouchable aguicheur avec De rouille et d’os. Le Savages d’Oliver Stone s’embourbe dans une mélasse flashy. Quant à Resnais (Vous n’avez encore rien vu) ou Haneke (Amour), je suis carrément partie avant la fin, prise d’un ennui persistant.

De déceptions en déceptions, j’ajoute aussi le dernier Disney, les mondes de Ralph, et The Secret, partis du bon pied mais par le mauvais chemin. Daldry, Le Stephen Daldry de the Hours ou the Reader, lui aussi se casse la gueule avec son adaptation d’Extrêmement fort et incroyablement près, plutôt extrêmement faible et loin derrière les deux ( ! ) longs-métrages de Cronenberg, pourtant pas en grande forme. Un Cosmopolis facile mais dérangeant, un peu sale, suintant, et une dangereuse méthode tranquillement avachie sur le divan de la psychanalyse.

Et puis il y a les réalisateurs du genre fainéant : Gondry, Dayton & Faris, Astier, Reitman. « On se foule pas trop, on a déjà pondu du lourd, maintenant on se contente du correct. ». Ça donne un The We and the I plutôt frais, mais sans plus, un Elle s’appellait Ruby un peu bâclé, un David et Mme Hansen assez mal joué et pourtant brillant, polémique et enfin un Young Adult réussi, mais trop vite oublié.

Il y a aussi ceux qui bossent : Affleck (Argo), Dupieux (Wrong), Anderson (Moonrise Kingdom) et Dolan (Laurence Anyways) qui nous vendent de la pure came, un film nickel qui manque malgré tout d’un petit plus pour être un chef d’œuvre. Un chef d’œuvre ? Holy Motors, mais j’en ai déjà assez écrit ici sur Carax et son génie.



J’y suis allée pourtant j’aurais pas dû. Je n’aurais pas dû subir la prise de vue vomitive de Rengaine, le scénario qui fait plouf de Battleship, les minauderies bobo de Ma première fois, la deuxième partie d’une vie meilleure (et Leila Bekhti par la même occasion), les gémissements punk de Bye Bye Blondie, la poursuite interminable de Sans Issue, le labyrinthe scénaristique de La taupe, la nullité à la française du Guetteur et enfin le gnangnan assumé des saumons dans le désert et de Nouveau départ.


J’y suis allée par hasard et j’étais mal à l’aise. Mal à l’aise par le jeu si vrai, palpable de Rénier et Depardieu dans Possessions, par le jeu malsain de McConoghey dans Killer Joe, par l’injustice criante de la prenante Chasse et de l’étrange Despues de Lucia, par le travail de l’atmosphère dans l’effrayant Sinister, le déroutant Babycall, l’insolite Deep Blue Sea, le rugueux Tyrannosaur, le solaire Matha Marcy May Marlene, le Hold up muet et froid et le super bizarre Kill List.

J’étais mise mal à l’aise, aussi, par la douleur silencieuse des personnages, par la mort lente d’Hélène Vincent dans Quelques heures de printemps, par la soumission de Miss bala ou le déni de la jeune fille de Trust.

Enfin, le pire de tous les malaises : la sensation qu’on se moque de moi, de mon moi-spectateur. Projet X, Arbitrage et Sur la route, trois merdes que l’on déguste la tête la première et qui finissent par nous étouffer.



J’y suis allée sans convictions et puis… Ce n’était pas si mal. Au galop, Des hommes sans loi et sa poussière, Moi, député, 21 Jump Street, Perfect sense et la beauté unanime d’Eva Green, 30 beats (sur le même principe de ronde que le décevant 360), Chronicle et ses super-ados, Elles et sa fin exquise, Another Happy day et l’indétrônable Ezra Miller, Parlez-moi de vous et la voix chaude de Karin Viard, The descendants et Clooney en père un peu pataud, Hunger Games, Looper et la métamorphose stupéfiante de Gordon-Lewitt.




J’y suis allée par curiosité et j’ai découvert de l’or. Que ce soit dans les dialogues déferlants de God Bless America et Cogan, dans la musicalité envoûtante de Café de Flore, dans le ballet de combats de The Raid ou la puissance de Broken, dans les grands maux de Detachment, dans la surprise de La cabane dans les bois, dans le duel intérieur de Take Shelter, chaque film m’a touchée en plein cœur, a caressé mon âme avec des mots doux, a fait dresser les poils sur mes bras, a fait danser mes yeux sur l’écran, chaque film m’a émue, a remué en moi la rage ou la joie. J’ai joui huit fois par curiosité.



Et pour finir par la synthèse, voici mon top 10 de 2012, totalement subjectif, il va de soi.



1 ° Café de Flore

2 ° Broken

3 ° Detachment

4 ° Holy Motors

5 ° God bless America

6 ° Camille Redouble

7 ° Cogan /  Killer Joe

8 ° La cabane dans les bois

9 ° The raid

10 ° Compliance

On divague ; on se sent aux lèvres un baiser / Qui palpite là, comme une petite bête...

 
Une plongée dans plus de mille jours d’adolescence et, finalement, dans la vie. Le monde de Charlie - The Perks of Being a Wallflower – est un film un peu trop jeune, mais à l’âge des choix, à l’âge où l’on se construit. Emportée par un trio simple et givré comme un grand milkshake, cette gentille histoire d’amitié se teinte d’un humour léger mais bien senti. Réjouie, j’ai découvert Ezra Miller en troublant funambule sur un registre casse gueule. Emue, j’ai découvert Emma Watson en douceur, ange gracile fendant les airs sur du Bowie. Curieuse, j’ai découvert Logan Lerman dans son plus simple appareil, la mémoire à nu, fragile enfant traumatisé. Cette jolie ballade aux dialogues soignés, aux silences observateurs, est réjouissante et plus profonde qu’elle n’y paraît. 



On accepte l'amour qu'on pense mériter, alors on prend de mauvaises décisions, on prend de la drogue, on se prend la tête, on pleure aussi un peu. Bref, on est adolescent.

jeudi 3 janvier 2013

Richard ne gère plus.

Arbitrage est l’histoire d’un homme qui a tout sauf de l’humanité. Arbitrage est un film qui a tout sauf de l’intérêt. 

Tim Roth et Susan Sarandon se sont perdus dans ce thriller mou. Laetitia Casta, à la durée de vie à en faire pâlir la nouvelle JBG, nous offre son plus bel accent anglais avant de crever sans dignité. Quant à Richard Gere, il hérite du rôle le plus insupportable du « cinéma » (au coude à coude avec les deux greluches de tout ce qui brille). Doté d’un égoïsme à toute épreuve, ce magnat de la finance tente pendant 1h45 de sauver ses fesses et son pognon, au détriment de sa famille, de sa maîtresse, de ses amis, bref, au détriment de tous les autres.
Si Sarandon nous livre un monologue énervé, plein de finesse et de haine, le reste est insignifiant et antipathique, dénué de rythme et de beauté. Ce n’est pas du cinéma.