Métachronique

Métachronique

vendredi 27 février 2015

I'm BIRDMAN !


Il y a de ces rôles sur mesure, comme cousus à même l'acteur, écrits le long de son talent.
Il y a de ces come-back que l'on scénarise avec amour et humour.
Il y a de ces films où l'image tourbillonne tout autour des acteurs, en gravitation incessante, en plans séquences dansants - ballet céleste.
Il y a de ces réalisateurs en qui je ne croyais plus, n'ayant pu avaler seulement 10 grammes sur les 21 et cherchant encore la beauté quand elle est mal orthographiée.
Il y a de ces bonnes surprises, parfois, au cinéma.

vendredi 20 février 2015

La personne aux deux personnes


J'ai rêvé d'Alain Chabat et de Jonathan Lambert sous le ciel sexy de Californie - sous ma peau, du génie en overdose. J'ai rêvé en deux langues d'un gémissement parfait qui rend fou, de Kubrick sur dictaphone, de silences hypnotiques, de la répétition d'une musique froide atmosphérique. Ce Réalité tient de la science-fiction, de la science-fiction dingue et unique dont seul Dupieux a le secret. La vie qui s'anamorphose.

Se faire un trip esthétique sous le soleil dément de la réalité, dans le réel d'un rêve éveillé, dans l'univers insensé du plus français des réalisateurs américains, du plus californien des barges français.

dimanche 15 février 2015

"Vous êtes le contrôleur ? - Le contrôleur de quoi ? - Le contrôleur de la vraisemblance ? - Non, pas du tout."

Immersion dans la pourriture avec Nightcrawler, puis 6 épisodes en apnée sous l'eau claire du journalisme intègre de The Newsroom... Un film, une saison, deux façons de dénoncer le voyeurisme dégueulasse des médias. L'une par le biais d'un personnage à vomir, parfaitement incarné par un Jake Gyllenhall infect jusqu'à l'ongle, baignant le film dans un malaise franc, du genre qui laisse des traces indélébiles dans votre mémoire cinématographique. L'autre à travers le prisme d'une salle de rédaction, celle bien connue, grouillante d'intelligence et d'éthique, créée par Aaron Sorkin en 2012.


La raison du plus fort est toujours la meilleure.
 
Nightcrawler, ou Night Call en Français dans le titre (allez comprendre), raconte l'ascension professionnelle de Lou Bloom, garçon perdu - cheveux gras - personnage immoral, manipulateur, qui filme sur les routes nocturnes des fusillades, des accidents, la caméra au poing plongée dans les plaies, dans le sang épais de la réalité. Il nous tire par le bras dans une escalade de voyeurisme, dans un film à vous serrer la gorge et le cœur. Grand méchant Lou.


"His religion was decency."
 
La troisième saison de Newsroom démarre comme une fin de série, rythmée, puissante, avec toujours le talk and walk maîtrisé, l'humour glissé dans le marathon d'idées. Une fin de série avec tout ce que cela implique de nostalgie, d'espoir envers et contre tout. Nous retrouvons toute l'équipe de ces chevaliers du bon sens, combattant sans relâche le journalisme égocentré, l'audience, le scoop, le buzz et la déviance des nouvelles technologie. Neswsroom peut s'arrêter là, sur ce sixième épisode bordé de tristesse, sur ces trois saisons exemplaires qui ont su monter en puissance, retrouver des forces entre les crachats haineux de ceux que l'utopie Sorkienne dérange, démange au mauvais endroit : l'esprit.

mardi 10 février 2015

Ouvrez, ouvrez la cage aux pulsions...


J'ai ri, comme une hyène, délivrée par la puissance cathartique des Nouveaux Sauvages. Ouais, j'ai ri sans gêne, sans honte à l'humour corrosif de ce film à sketches inattendu. Je me suis marrée comme une baleine à la critique acidulée d'une société poussant à bout des hommes, des femmes ; ni bons ni mauvais, juste humains. 
C'est une thérapie express, deux heures de libération, six histoires comme un exutoire. Ils n'ont plus de limites, ils balaient l'Evolution en un coup de délire, ils deviennent sauvages, animaux sans cage, violents et énervés. Et je ris de leurs instincts, de leurs actes déments ; je ris nerveusement, un peu comme eux, à qui je me suis identifiée tellement. 

En sortant du film de Damian Szifron, j'aurais voulu crier, casser des trucs, danser furieusement sur des rythmes - endiablée. J'ai juste ri, comme une hyène, comme une baleine, comme une sauvage, au souvenir d'un avion bourré de vengeance, d'un crime "passionnel" sur la route déserte, et du sketche final, comme une explosion - ultime pétage de plombs - qui vient clore cette série de tableaux jubilatoires.

mercredi 4 février 2015

Not a man, but a thing.


Pour une fois, nous devons réfléchir, le scénario n'épargne aucun esprit fainéant. Réfléchir et s'extasier devant la beauté dévastatrice des images et de la musique rythmant The Frame (2014), film discret et pourtant immense, passé inaperçu dans nos ingrates salles françaises. 

Ecris ta vie, avant qu'un autre ne le fasse à ta place. Voilà la morale qu'illustre cette pépite jouant avec les genres. Une morale simple, rendue majeure par un traitement cinématographique à la fois complexe et original. Le scénario a la saveur délicieuse de la nouveauté et de l'imagination. Enfin, mention spéciale au montage qui donne au film son souffle si particulier, son éclat, mais aussi sa noirceur - noir et brillant comme une tache d'encre.