Métachronique

Métachronique

vendredi 2 juillet 2021

There is a big three, in my garden

 


Si This is us me touche autant, c'est parce que je sais que je ne vivrai jamais ça : des frères et soeurs, des enfants, une grande famille pleine d'esprit et de force. Je serai celle qui éteint un nom, un ventre vide, la branche qui meurt. Je ne ferai pas d'enfant parce que le monde, parce que les Hommes, la religion, parce que la culpabilité, le progrès, le capitalisme, parce que le vin et le fromage au lait cru, parce que le chômage, le viol, le harcèlement, la dérive humaine. Parce que la vie, je n'en ferai pas. Peut-être que je n'en n'aurais pas, parce que la liberté, les préjugés, la société. 

Alors oui, ça déchire, ça noue à l'intérieur de suivre cette famille, ces génération qui ont eu le même âge dans des mondes différents, aux espoirs différents, aux avenirs différents. Ça remue de suivre cette famille qui a été, et qui se bat pour être toujours. Cette famille où l'on se marie, où l'on fait des enfants, où l'on adopte, où on se meurt, où l'on se sépare, on se répare.

Si s'identifier est donc impossible, s'émouvoir est pourtant une évidence. Même si la beauté est dialoguée, même si elle est écrite, scénarisée à l'américaine, c'est PUTAIN de magnifique. Ça jaillit de larmes à chaque épisode, pendant 5 saisons intenses et on voudrait que ces vies n'en finissent pas. Les suivre en pleurs jusqu'à ce que mort s'ensuive, pour le meilleur et pour le pire - qui parfois, chez les Pearson, est aussi le meilleur.

Une famille idéale par procuration, voilà ce que m'a offert This is us, et c'est pas rien. Pleurer ces enfants, ces frères et sœurs, ces mariages et relations que je n'aurai jamais, mais ce bonheur que j'ai trouvé malgré tout et qui, je le crois, est aussi beau et puissant que cette série est bouleversante.