Métachronique

Métachronique

mardi 15 mars 2016

Une si belle promesse.


Elle a quelque chose d'une sœur Casady en fuite, Emily Wells. Sa voix virevolte entre l'enfantin et le lyrique, un musée de variations dans lequel on déambule, conquis. Elle ose une ouverture comme un adieu, sur lequel pleure son violon déchirant. Une entrée en matière de 7 min 30, qui empoigne par le col et serre la gorge. Elle laisse traîner sa voix fantomatique de petite fille disparue sur des productions adultes et profondes. Ses chansons sont hantées par une géniale âme sans âge, pendue à la folie et au talent. 

Le morceau "Pack of nobodies" électrise ce début d'album avec des pics incroyables - dans les graves avec des tambours qui marchent droit et dans les aigus avec un violon survolté. On y retrouve le piment hip-hop qu'Emily Wells dose si bien.

"Take it easy" apaise pour mieux surprendre avec sa montée en puissance, escalade vers le ciel, vers le paradis musical. Ecouter ça et mourir. Ou pas, il reste encore une moitié d'album avant le septième ciel. Une moitié riche en beauté pure, illuminée par le blues unique de "fallin in on it", les guitares sensuelles d'"antidote" et ses cordes en bouche à bouche. Reste enfin la fureur majestueuse du morceau épique qui clôt cet aparté musical avec les anges. Bianca et Sierra font pâle figure.