Métachronique

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jeudi 28 mai 2015

Trois O.V.N.I.S. (Orfèvres Vraiment Novateurs Intelligents et Sensibles)


Love songs for robots est album de science-fiction pour nos sentiments mécaniques. Au casting, la voix extra-terrestre de Patrick Watson ; au programme, les poils qui se dressent, les yeux qui pleuvent, le cœur qui bat. Ce sont comme des petits orages d'émotion qui passent dans les oreilles. Tout ça, rien qu'avec de la musique !  Le canadien tout doux a ajouté à sa musique une bonne dose d'originalité, de quoi faire mentir sur la mollesse de ses chansons. Love songs for robots est est d'une puissance fragile, un oxymore sonore.


Après des des albums électro, hip-hop, pop, toujours barrés, rarement mauvais, celui qui détient le record insensé du plus long concert solo (27 heures !) aborde l'année 2015 avec Chambers : de la musique de chambre mâtinée de pop. Des titres dédiés à Bach, Daft Punk, Mc Enroe, à l'inconscient, Rick Ross ou même Henry VIII se succèdent, c'est du hip-hop pour quatre cordes, de la pop pour violoncelle, c'est immensément riche et fou, ça grouille d'idées, c'est créatif et beau de surcroît, ça dit merde aux étiquettes : "comme un tatouage sur le bras de Chopin" (Inrocks)


Elle est la sœur démente de Gonzo, la cousine poétesse de Patrick Watson, elle ne pouvait qu'avoir un talent fou - littéralement fou - Emily Wells. Son violon classique sonne comme un sample, il rebondit sur un beat et berce la voix, les mille voix d'Emily. On la dit enfant prodige, elle est surtout la mère d'un hip-hop onirique, d'une musique qui réveille les émotions. Elle est transgenre, transmusicale, transcendante. Ecouter un album d'Emily Wells, c'est entrer dans une douce intimité, dans un petit laboratoire interne de génie et de création libre.

lundi 11 mai 2015

Deux films à ne pas oublier, pour ne pas oublier...

STILL ALICE
 
This world is a kind of a painfull progress...
Alice perd la mémoire, mais elle est toujours Alice, même sans ses petits bouts de souvenirs. Julianne Moore incarne à la perfection cette professeure atteinte d'un Alzheimer précoce ; still Julianne, avec son jeu subtil, dosant juste ce qu'il faut d'hystérie, de pathétique et de déboussolement. Elle tient l'attention, elle prend aux tripes, elle émeut en finesse. Le film repose sur ses épaules et sur le pouvoir empathique de cette histoire qui déchire, qui révolte.

 
 Les HERITIERS
 
Ils sont tous héritiers, d'une culture, d'une histoire. Ils sont adolescents, un peu cons, ils cherchent l'attention, les embrouilles ou l'amour. Ils sont chargés de rêves qu'ils ne se donnent pas les moyens d'atteindre. Arrive le début de l'année et Mme Gueguen, professeure d'histoire comme on a tous rêvé d'avoir. Ariane Ascaride joue comme elle enseigne, enseigne comme elle joue, nous évitant "une morosité qui n'est pas la sienne". Elle respire la passion, la confiance et le courage. Elle va croire en eux, en ces grands enfants qui ont mille choses à dire mais n'osent pas. 

Ensemble ils vont participer à un concours sur la déportation, ils vont traverser les époques, s'engueuler, s'embraser, se taire et puis parler enfin. Ils vont éclore, grandir, mûrir au fur et à mesure de leurs découvertes et de leurs rencontres. Voilà comment l'histoire devrait être enseignée, sans devoir apprendre, simplement comprendre afin que tous les événements graves, majeurs qui nous ont précédés s'inscrivent réellement dans nos mémoires. Comprendre pour se souvenir