Métachronique

Métachronique

vendredi 27 septembre 2019

"Je suis en migration."


Je ne sais pas. Si c'était le bon moment, si j'étais la bonne personne, le bon public. Mais Perdrix m'a percutée, bouleversée, touchée, coulée. Perdrix m'a eue. En plein cœur, en plein dans l'âme. En plein là où ça palpite de vie et de différence, de révolte et de rien à foutre, de bord cadre et de beauté. En plein dans la marge, dans le débordement, sur la ligne de fuite. Une flèche d'humour plantée dans le love, une balle de douleur, d'humeur, nichée dans l'humain, un bouclier d'absurde pour étancher la réalité. 

Je ne sais pas. Si je suis objective, si j'ai vu du vrai cinéma là où il n'y avait que de la recherche et de l'expérience, mais je crois que Perdrix vaut mille Tarantino, même s'il n'en dure que la moitié, on n'endure pas une seconde. Rien n'est pénible, tout est finesse, non-sens, sensible. Tout est pensé, pesé, sincère, juste. C'est un film pour tout le monde, même ceux qui n'y sont pas. C'est un film pour ceux qui ne savent pas être aimés, qui dévient, dérangent, qui dévivent.

Je ne sais pas. Si c'est parce que j'ai espéré trop fort que cette fiction puisse être réalité, mais Perdrix est probablement, certainement, absolument le plus beau film que j'ai vu cette année. Une bousculade inattendue, extrêmement simple et extraordinaire. Que la vie soit ainsi...