Métachronique

Métachronique

mardi 22 janvier 2019

J'ai dans la tête des montagnes de questions...


La nuit, je mens de Cathy Galliègue

"Oui, j'aurais vécu dans une poubelle, sous les bombes, j'aurais braqué une banque pour acheter son petit doigt, et qu'il m'effleure enfin. Je lui aurais offert les femmes, celles dont il rêve - peut-être - pour qu'au petit matin il s'endorme, repu et épuisé, la tête sur mon sein. J'aurais versé mes sacrifices sur l'autel d'un amour impossible, j'en aurais fait mon chemin de croix, je me serais ensevelie vivante et il serait venu s'agenouiller sur ma butte. Et j'aurais ri, la bouche pleine de terre, j'aurais méprisé et adoré cet homme incapable d'aimer debout."

Il y a des auteurs comme ça. Qui font pleurer dès la page 40, qui vous bombardent de putains de phrases, vous écroulent, vous terrassent page 35, qui excitent doucement page 60, fermement page 157, vous enveloppent de chaleur rien qu'avec des mots, vous envolent vers les paysages brûlants de l'Italie ou vous roulent sur les pavés fous de Paris, qui pénètrent vos souvenirs, votre intimité, votre vécu, touchent pile là où ça émeut, même si l'histoire n'est pas la vôtre.

Sois-en sûre, Mathilde, tu as écrit un beau livre.



mardi 8 janvier 2019

Assez de larmes pour éteindre un incendie...


S'il n'y avait pas eu Pierre Niney, je n'aurais peut-être pas tant pleuré, je n'aurais peut-être pas su trouver le beau, le grand, le superbe dans cet être dévasté, je n'aurais pas eu le cœur tout tordu, les yeux inondés, un cri d'amour au bord des lèvres. J'aurais peut-être trouvé le temps long, malgré des dialogues justes et finement écrits, des références microscopiques et délicates, une réalisation simple mais puissante. 
S'il n'y avait pas eu Pierre Niney, j'aurais vu un autre film, une autre histoire avec les mêmes faiblesses, mais aussi avec la même profondeur. J'aurais vu un film où l'humain est au centre de tout, imparfait et faillible, pas du tout à l'épreuve du feu, exposé à la vie malgré l'obéissance et le courage.

Sauver ou périr.

Périr parce que le corps, la beauté, la jeunesse, rien de tout ça n'est impérissable, ça s'envole. Mais l'amour... l'amour ça sauve, ça rend beaux même les souvenirs brûlés, ça rend fortes les âmes les plus ravagées, ça nous arrache aux flammes du temps, parce que, par amour, la vie au bord du vide parfois choisit de ne pas basculer.