Métachronique

Métachronique

lundi 17 août 2015

Nevermind


Comme il fait bon de cogner sur nos déceptions...
Pourtant, on n'est jamais déçu quand on s'attend à rien, quand on ne s'attend pas à être surpris à nouveau par la découverte d'un style, d'une atmosphère, quand on ne s'attend pas à l'excellence encore, toujours. La première saison de True Detective relevait du grandiose, dans l'univers séristique en plein boom, dans l'océan brillant des nouvelles séries. La première saison portait en elle un petit plus qu'on pourrait appeler cinéma. Acteurs sans fautes, dialogues écrits d'une plume cynique et lucide, image simple mais splendide, plans-séquence à vous rendre fou. Voilà pourquoi la première saison nous a explosé au visage sans qu'on s'y attende, sans qu'on porte en elle mille espoirs démesurés. La deuxième pouvait donc difficilement faire mieux tant on touchait déjà le haut du panier, les étoiles, la Lune, bref, la perfection.

Changement de décor, la Louisiane poisseuse laisse place à la froideur industrielle de la Californie. Autres vices, autres perversions, autres maladies humaines gangrenant la ville. AUTRE. Entendez bien les gars, c'est comme une autre série, mais écrite par la même main et filmée par le même œil. Alors non, on ne tourne pas dans l'humidité du Bayou comme sur les larges routes de Vinci et on change d'enquête parce que CE N'EST PAS UNE SUITE. Je comprends qu'on n'accroche pas à l'intrigue un peu alambiquée, un peu trop bordélique, ou au jeu de Kelly Riley (détestable), mais cette saison 2 est loin d'être l'échec annoncé par une presse pointilleuse.


Peut-être est-ce la noirceur du point de vue, le pessimisme ambiant qui a terni l'avis des critiques, mais oh ! comme ils sont jouissifs, les dialogues plus tranchants qu'une punchline d'Orelsan ; comme elles serrent le cœur, les embuscades meurtrières ; comme il prend aux tripes, le jeu plein d'ampleur – enfin – de Rachel Mc Adams. Et tous les liens familiaux tordus, de chacun des personnages, qu'il soit fils ou presque père, sœur ou mère, trop de liens tordus, brisés, trop de relations qu'un autre a salies, que la société a pourries, que l'amour a meurtries.

Cette saison est moins bien que la première, plus dure, plus complexe, plus tragique, elle est drôle, assassine, éprouvante. Elle est tout, tout ça, mais tout sauf un échec.

mercredi 5 août 2015

Et vice et versa.


Non mais allô quoi ? Tu fais un dessin animé et dedans y'a pas d'animal parlant rigolo ? Que t'es-t-il arrivé Pixar ? Tu tenais un scénario du tonnerre, si original : La joie, la tristesse, la colère, le dégoût et la peur contrôlent les émotions de Riley au QG de son cerveau. Mais quand les deux premières se font happer dans la mémoire, les trois autres doivent gérer seuls des émotions auxquelles ils n'y connaissent rien. Sauf que le long périple de joie et tristesse (ou mollesse, c'est tout comme) s'étire en inutilité dans le labyrinthe de la mémoire et de l'imagination. C'est comme si Tristesse avait touché tous mes souvenirs du film et les avait contaminés. Rien de pétille, même la joie ennuie. 



Mais le principal problème du film est qu'il manque cette présence, à la fois exaspérante et géniale, d'un animal. Jago, l'âne, Sven, Doug, Rex, Toothless, les meilleurs dessins animés ont tous un compagnon de marrade sur quatre pattes ! Celui qui amuse la galerie, qui agace un peu et qui, sans même parler, se pare d'une palette d'expressions démentes. Comme quoi, nul besoin d'un animal pour réaliser un film baveux.

lundi 3 août 2015

Quand le cinéma se meurt...


Alors oui, oui c'est joli, les petites lumières qui courent sous les jupes des filles, des filles électriques. C'est toujours émouvant d'assister à l'éclosion d'adolescentes dans leurs corps de femmes, à la naissance de leur désir, de leurs troubles. Et puis leur fraîche répartie, comme un vent insolent. Mais comme c'est chiant, l'antipathie, le cliché, la facilité. Bye bye scénario, bonjour fadeur et lieux communs. Même mon corps n'en pouvait plus, mon cerveau n'en voulait plus, ma sensibilité s'est éteinte, d'un coup d'hélice, comme tranchée et vidée. J'ai voulu fuir cette héroïne sans relief, ses touche-pipi avec une Marylin en fleur, ce contraste de détresse contre une joie débordante, ce noir fuyant sur un rose pastel de peau de pêche. Mais je suis restée dans l'avion en marche, espérant que ce voyage éprouvant mène finalement quelque part... Et ça n'a pas décollé, jamais, le film est resté plat et insipide jusqu'à sa médiocre fin.