Métachronique

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jeudi 24 novembre 2011

Emily Jolie


Comme de Ken Park, d’Eyes Wide Shut, on ne sort pas de Sleeping beauty un sourire aux lèvres et le baume au cœur. Le malaise se roule en pelote dans nos gorges serrées.

Emily Browning excelle en princesse désenchantée. La jeunesse immaculée de sa peau blanche et lisse, léchée, jetée, bue en fontaine de jouvence par des corps flasques de vieillards en mal de vie. Ça choque. Ça dégoûte. Mais la froideur méticuleuse des scènes de sommeil détache le film d’un regard pervers au profit d’un point de vue presque amoral, troublant de détachement. L’actrice juvénile est abîmée par les autres, abîmée par le silence macabre de la mort qui s’insinue, qui baigne le film d’une atmosphère glaciale. Sous son apparence fragile de poupée de porcelaine se cache une force, un corps à l’épreuve des balles, un cœur à l’épreuve du monde.



Je ne sais pas si j’ai aimé le film. Je ne le recommande pas. Mais il m’a marquée. Il m’a pénétrée. Il a laissé une trace, des images, des mots dans mon esprit, qui jamais ne s’effaceront, ou dans le plus absolu des sommeils.

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