Métachronique

Métachronique

mardi 1 juillet 2014

Des yeux qui crient au fantasme.


Une extra-terrestre se glisse dans les formes généreuses d’une belle brune à l’appétit dévastateur. A bord de sa camionnette, elle séduit des hommes de passages avant qu’ils ne se fassent engloutir par le sol mouvant, très noir et très laqué, de sa maisonnette –décorée avec bon goût. Elle roule, il monte, elle l’attire chez elle, il coule dans une mare toute noire, elle se rhabille, elle sort, elle roule. N’importe quoi me direz-vous ? Oui, vraiment n’importe quoi.

Si la beauté d’Under the skin est à couper le souffle, jouant habilement avec lumière, son propos est quant à lui bien sombre. Usant de « références » peu habiles à un cinéma d’auteur complexe, cette resucée de 2001… version topless et mare de pétrole perd vite de son intérêt. Le film est une sorte de projet de vidéaste arty, sauvé par le full frontal de Johansson et le mythe qu’elle s’érige tranquillement, fantasmatique, tant en latex moulant (the Avengers) que dans son absence (Her). Hypnotique Scarlett. Détestable Jonathan.

Dans le style pas très clair et visuellement époustouflant, Léos Carax a plus de talent, plus d’audace et plus d’intelligence. Là où Holy motors était un chef d’œuvre, Under the skin n’est qu’un brouillon, une copie bâclée.

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