Métachronique

Métachronique

samedi 11 février 2012

Non, M. Valens, une seule étoile pour un film brillant, c’est bien trop peu.

Dans son article pour Positif, au sujet de Detachment, Grégory Valens écrit : « Comme il est agaçant de voir un film survoler un sujet captivant sans le traiter réellement ! ». Et moi je m’écrie : « Mais non ! ». Mais non, Detachment est loin de survoler, au contraire, il joue avec les cordes sensibles d’un système éducatif effondré, de la place, du rôle délicat de l’enseignant. Le message profondément juste et désabusé que nous transmet le réalisateur, au travers des éclats charismatiques d’Adrian Brody (au sommet de son talent, tout en colère retenue, en tristesse ravalée), est frappant de réalisme et d’intelligence. Les dialogues, les situations, sont superbes de vrai et c’est là que le film se détache d’écrire pour exister ou Half Nelson.

G. Valens poursuit : « Le film hésite à suivre plusieurs directions, pour finalement privilégier la moins intéressante de toutes : la relation platonique que ledit substitute entretient avec une jeune prostituée pour tenter de la remettre dans le droit chemin. ». Alors je m’exclame : « Mais où est votre cœur ? ». Car le mien a été bercé, déchiré, de suivre en parallèle cette belle histoire atypique d’amour paternel, autant avec cette jeune prostituée (parfaite Sami Gayle) qu’avec le grand-père oublieux.

N’ayant pas lu la suite de la critique, j’ajoute simplement qu’au-delà les constats sur la condition enseignante, le film est également une ode à l’écriture, à la lecture, mené par la parole majestueuse d’Henry Barthes, professeur envoûtant.

On peut être dérouté par les multiples tons visuels qu’emploie le réalisateur, image tantôt grainée, tantôt floue et documentaire, jusqu’à la stylisation extrême de points de vue ou l’utilisation d’animations sur tableau noir. C’est là un parti pris discutable mais pas inintéressant.


Une grosse claque.

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