Métachronique

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dimanche 17 novembre 2013

Cinéma par balles : Il faut sauver le soldat Ryan.

Ce film, on ne le présente plus. Il a fait assez de bruit quand nous n’étions encore que des adolescents. Après les 3 zéros français de l’été 1998, voilà les huit héros de juin 1944.


Le cinéma de Spielberg est d’une virtuosité qu’on ne peut lui enlever. Filmer l’horreur avec tant de panache, tant de beauté, tant de précision, voilà qui relève du talent. Oublions un instant les prières d’un sniper, la foi des soldats et le drapeau étoilé flottant dans le cadre, dynamitons le patriotisme écoeurant d’un cinéaste pourtant malin et prenons-en plein les yeux et les oreilles, prenons-en plein le cœur.
Les 30 premières minutes à couper le souffle sont balayées par les vagues carmin d’un massacre à se tordre de douleur. La mer, comme un lourd rideau rouge, se referme sur cette introduction inoubliable. Fin de l’acte. Début d’un périple assassin, jalonné de suspense et d’action, jusqu’à découvrir enfin la peau délicate de Damon et son sourire meurtri. Puis pleuvent la rage et la peur dans un final explosif.

Cette fratrie d’hommes en pièces, partant à contrecœur à la recherche de Ryan, est d’une poésie détonante. La solidarité fragile de ces soldats de plomb est parfaitement mise en scène et la caméra les suit, professionnelle, toujours au bon endroit pour ne jamais sauter. Elle slalome entre les mines et les grenades, rend spectaculaire cette fresque sanglante de l’histoire.
De la grosse artillerie.

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