Métachronique

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dimanche 24 mars 2013

"C’était une pierre de fontaine frottée aux eaux glacées du temps."

- Quelques uns des cent regrets - Philippe Claudel - Folio -

Derrière ce titre intriguant se cache une pépite, un fragment d’or littéraire. L’auteur devient maître de tous nos sens, via d’abondantes descriptions précises, réelles. Nous sommes pris dans l’expérience d’un autre, absorbés par les tournures délicates.

« il me disait, les coquillages, quand ils se blessent dans la mer, pour calmer leur blessure et la guérir, ils font de belles perles tout autour, des perles toutes moirées, de vrais trésors qui possèdent le souvenir, la mémoire de la blessure… Eh bien nous autres les hommes, quand on se blesse, ou qu’on blesse quelqu’un, nos perles à nous, ce sont les regrets, on se fabrique de beaux regrets »

A la mort de sa mère, le narrateur replonge dans son passé, revient dans sa ville natale, inondée. Durant ces quelques jours de mémoire pure, ces quelques jours fragiles, un inconnu nous embarque dans son histoire, dans ses souvenirs. Quelques uns des cent regrets est un livre doux comme un vent de mai.

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