Métachronique

Métachronique

vendredi 25 mai 2012

Collégienne aux bas Bleus de méthylène


J’écrirai la critique d’On the road lorsque j’aurais enfin lu cet énigmatique roman, celui qui, aujourd’hui comme autrefois, fait couler beaucoup d’encre et densifie les flots de parole. J’écrirai la critique De rouille et d’os lorsque j’aurais lu les nouvelles, parce qu’une adaptation cinématographique  n’est bonne que si elle renouvelle. 


 Comme Tom Ford a fait d’A Single Man un chef d’œuvre esthétique, une sublime et fragile peinture d’un homme au bord de sa vie, j’attends d’Audiard et de Salles la même audace, le même engagement, le même désir de création. J’ai vu les deux films, les deux m’ont plu avec une certaine retenue, celle d’une apparente facilité cinématographique (« Sing your own songs ! »), celle de traiter une histoire déjà vue (de rouille et d’os fait largement écho à la rencontre impitoyable du handicap physique avec le handicap social, déjà traitée avec un humour décapant dans Intouchables).


J’écrirais la critique de Cosmopolis aussi. Mais avant je dévore les dernières pages de la Chambre Obscure de Nabokov, où l’esquisse d’une certaine Lolita pointe le bout du nez. Là elle est Magda, jeune fille à la fois insouciante et manipulatrice, capable de la plus grande bêtise comme d’une malice perverse. Elle détruit pièce par pièce la vie trop bien rangée d’un homme sans courage, rêvant d’un peu de désordre grisant.

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