Métachronique

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jeudi 22 mars 2012

Kruger aime quand c'est doux...

 
Nous ne sommes plus en 1789. Les adieux à la reine aurait eu le mérite d’être sulfureux et subversif avec une réalisation moins coincée. Diane Kruger, délicieuse comme à son habitude, s’amuse avec un accent autrichien à la frontière du comique. Elle resplendit de contraste, à demi reine tyrannique, à demi enfant rieur. On regrettera l’omniprésence à l’écran de Léa Seydoux, dans le rôle presque antipathique et très froid de lectrice dévouée à Marie-Antoinette, au détriment de Virginie Ledoyen, aux brèves apparitions, au corps royal, à la douceur glaciale. La distribution, la place de chacune dans le film est le reflet de la mauvaise répartition de l’intrigue. Hésitant entre l’historique des jours versaillais au lendemain de la prise de la Bastille, entre la liaison interdite de Marie-Antoinette avec Gabrielle de Polignac, très peu développée comme par pudeur, et entre la fascination aveugle et le désir muet de la jeune liseuse pour sa maîtresse. C’est cet amour malsain qui prend toute la place, Jacquot fait la peinture des sentiments de Sidonie pour sa Reine, dans un développement sans suggestion, sans subversion, sans rock’n’roll.
La caméra en allers-retours donne bien vite mal au cœur et laisse l’impression d’un cinéma bâclé. Le réalisateur aime les femmes, les filme belles et apprêtées, mais il en oublie son scénario et n’ose pas, n’ose rien. Les images sont trop prudes. Et le rendu frôle le téléfilm.
À quoi bon choisir trois femmes aussi belles si c’est pour les étouffer dans les corsets serrés de robes poussiéreuses ?

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