Métachronique

Métachronique

lundi 8 octobre 2018

Tomber cinq fois.


La vraie vie d'Adeline Dieudonné
Simple de Julie Estève
Photo de famille de Cecilia Rouaud
Trancher d'Amélie Cordonnier
Tenir jusqu'à l'aube de Carole Fives

Sur la musique incroyable d'Ann O'Aro...

Ils ont trouvé les mots. Elles ont, plutôt. Car ces femmes ont formulé, en mots ou en images (et peut-être même en musique), des sensations, des moments, des choses et des êtres comme jamais et ma plume et mon œil ne le feront. 
Elles ont écrit la violence, la simplicité, l'espoir bafoué, le courage qu'on tient et puis qu'on perd en un seul verre, en un seul battement de cœur. Ce monde qui s'ouvre sous nos yeux et sous nos pieds quand on prend la peine de les ouvrir (les yeux, les pieds et le cœur).
Elles sont respectables, talentueuses et fascinantes, ces femmes qui prennent la plume, qui abordent la vie telles des pirates lucides et poètes.
Trancher m'a plaquée au sol, dans des souvenirs violents, dans des paroles loin d'être en l'air. La vraie vie m'a captée par son écriture vive, gorgée d'espoir et de douleur. Le viol de l'innocence. Photo de famille m'a plongée dans la mienne, dans nos travers d'êtres humains, faibles, timides, insupportables, lâches et tendres. Simple m'a touchée par la force de sa bêtise, la beauté du naïf, la véracité du terre à terre, du premier degré, par l'incroyable joliesse des mots cons et maladroits. Tenir jusqu'à l'aube m'a emportée dans le tourbillon de ce que je ne serai jamais : mère, et dans ce que je serai toujours : seule. Les mots simples de Carole Fives résonnent encore en moi comme un avertissement. Et Ann m'a prise toute entière, le corps, le sexe, l'esprit, sans permission, sans prévenir, avec un plaisir inouï, elle m'a bouffé les oreilles et le cœur, elle m'a envoûtée avec sa voix tellement vraie, son maloya si pur et salvateur.

La rentrée littéraire, cinématographique et musicale m'a prise toute entière, dans mes souvenirs, mes sentiments et dans cette écriture que j'ai délaissée, mais que je prends plaisir à posséder à nouveau avec ivresse et ténacité. Avec passion, tristesse et incessance. Avec amour. Tout simplement.



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