Métachronique

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dimanche 1 juin 2014

Fargo fuck yourself

Fargo - Saison 1



Cette série toute fraîche a un petit goût de dédain, dans la caricature excessive des personnages, dans la bêtise omniprésente qui macule la neige étendue. Fargo évolue en dent-de-scie ; s’installant sur des bases un peu molles, elle accède parfois à des montées en puissance inattendues.

Cette nouvelle série, à force de chaud brûlant et de froid glacial, devient finalement très tiède.

Pour un fan des Coen, c’est un régal. L’ambiance et le travail des personnages sont calqués, décalqués sur tous les épisodes. S’enchaînent les situations amusantes ou les dialogues improbables, l’action et la douceur. On retrouve tous les ingrédients « Coen ». Le ton reste original, unique. La coupe de cheveux improbable et laide est recyclée, surplombant ici le visage oublié de Thorton, malicieux, démoniaque. L’exercice de style est troublant de vraisemblance.
Cependant, pour ceux que le mélange d’humour fade et les finitions grossières dérangent, pour ceux qui sont souvent insensibles à la « subtilité » coennienne, Fargo paraît comme un objet inabouti, aux labels aguicheurs. Hormis le petit couple de flics mignons, tous les personnages transpirent ou la stupidité ou l’antipathie. Freeman, d’ordinaire habitué aux rôles de gentils un peu pathétiques, tape ici sur les nerfs (à coups de marteau) et sa simple apparition sonne l’alarme.

Dans le paysage audiovisuel, qu’on soit pour ou contre, quoi qu’on en dise et quoi qu’on fasse, les frères Coen sont des neiges éternelles : tout en haut, toujours là, source suprême d’inspiration.

Et merde…

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