Métachronique

Métachronique

lundi 10 juin 2013

Bonjour les degas.


Lorsque l’on est auteur, que l’on a l’extrême chance, l’opportunité rare d’être édité (en BD comme en littérature), que l’œuvre que l’on produit soit de qualité ou non, qu’elle touche son lecteur ou qu’il passe à côté, le moindre des efforts est de la corriger. Lorsque l’on est éditeur, comment laisser passer des bulles mal conjuguées ? C’est pourtant l’erreur commise dans le Polina de Bastien Vivès, grand prix de la critique BD 2012. L’auteur devrait faire un tour du côté de chez Pivot avant de nous imposer la lecture affligeante de phrases telles que « Qui c’est qui va passé son 10 ? ».

Au-delà du pinaillage, reste la lecture. Polina est une sorte de biographie fictive, plus centrée sur la vie d’une jeune danseuse que sur la danse en elle-même et trop avare de scènes gracieuses. Vivès sait pourtant saisir le mouvement, le capturer dans des cases, faire tourner ses petites ballerines dans une boîte sans musique. Encore, encore une attitude, encore une pirouette, encore… On en voudrait encore de ces portés sensuels ! Mais Vivès tranche les duos comme le temps, nous gave d’ellipses mal assumées, se perd dans un contretemps. La danse est affaire de rythme, mais Polina n’est pas à propos de danse, il est à propos de vie, d’une vie mal rythmée, d’une vie dont on se fout un peu, finalement.

Ce livre manque d’âme, il manque de beauté. Les personnages –dessins tristes, sans détails- ont le regard vide; l’émotion est diluée dans l’encre noire.

Une BD inachevée.

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