Métachronique

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lundi 15 avril 2013

TAKE A WALK ON THE WILDE SIDE

Teleny - Oscar Wilde 
Un aristocrate s'éprend d'un célèbre pianiste, 
mais leur relation va se heurter à l'Angleterre et sa bêtise.


Teleny se lit comme progresse une relation amoureuse. D'abord un battement de cœur un peu plus bondissant qu'un autre puis des regards, des mains qui se découvrent -baisers de l'âme. Et nous voilà les doigts pianotant entre les jambes, "le clitoris déjà mouillé de pleurs". Ce recueil d'émotions caresse les esprits dans le sens du vice.

Si les voluptés auxquelles s'attache Oscar Wilde sont échangées par deux hommes, elles n'en sont pas moins universelles, touchant à un sujet qui ne s'est jamais autant manifesté qu'aujourd'hui : la condition homosexuelle au regard de la société. Difficile d'admettre qu'en presque deux siècles, les mentalités n'ont pas tant évolué, malgré ces petites beautés littéraires. "Par le fait, si notre union avait été bénie par l'Eglise, elle n'eût pas été plus intime."

Si Wilde n'a pas l'art de la langue sodomite de Sade ou l'écriture "éjaculatoire" de Miller, s'il n'a pas la finesse érotique de Nin ou la subtilité de Laclos, il sait pourtant éveiller l'envie, chatouiller la libido avec des mots simples et de claires comparaisons. Et le désir monte alors "comme du mercure dans le tube du thermomètre."

Ce livre est un doux péché à lire le rose aux joues, et "le péché, dit-il, est la seule chose qui vaille que l'on s'attache à la vie." C'est une petite gourmandise à ressortir durant les beaux jours d'été, quand les corps suintent et se collent, se trempent. C'est un plaisir coupable à relire quand le désir prend la fuite. 

Je finirai par une courte et sage leçon, vous expliquant pourquoi ma critique ne pouvait être que positive, car "ce ne sont pas les railleries qui font dresser les phallus."

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