Il était une fois, un cours de
cinéma…
Les mains claquent, une guitare
pleure, et nous découvrons, émus, la beauté de cette Blanche Neige à
l’espagnole. Ce sont des regards bercés de peur, de larmes, encadrés dans un
format carré. C’est un ballet, un flamenco de toréador, l’opéra muet de Carmen
perdue dans un conte de Grimm. La caméra est agile, l’œil averti et le noir et
blanc profond. Chaque plan est une œuvre, chaque plan est à couper le souffle -
les yeux béats par une hypnose esthétique. Blancanieves est une danse cadencée,
martelée de modernité, montée avec passion.
Berger réussit là où Hazanavicius
a échoué : faire renaître le cinéma muet dans un hommage immense, avec une
héroïne sculpturale, aux regards pleins, innocents. L’Espagne réussit là où
Hollywood a échoué : poser un point de vue neuf et décalé sur Blanche Neige
(déjà deux fois adaptée cette année), en tirer un conte visuel personnel,
abouti, finement drôle et terriblement jouissif.
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