Voyageons au bout de la nuit… mais demain, où mèneront ces
fêtes mondaines, ces petits trains italiens « les plus beaux », les
refrains repris en chœur, où mèneront ces marches sacrées montées à
genoux ?
Sorrentino filme le nulle part avec finesse et poésie. Intelligents, les dialogues
emplissent de matière la vacuité de ces existences superficielles ;
sublimes, les images caressent les corps et dévastent Rome. Si Fellini n’est
plus, le cinéma italien vit encore, il éclabousse nos yeux d’un art proche de la
perfection. Caméra mouvante, jamais brusquée par les gesticulations insensées
de la mondanité que l’on nous peint. Cinéma mouvant, anesthésiant en silence
les douleurs inguérissables d’un pays, le passé étouffé d’un homme.
Ce film sur le vide est pourtant
si dense, si plein de désespoir et de beauté.
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