Nicolas Winding Refn monte les
marches rouge sang du festival. La caméra le suit, ralenti sur son dos lent et
le gilet gris qui l’habille. Sobre. Il arrive sur l’écran, pleine face, devant
les nombreuses spectatrices -vaginales ou clitoridiennes, toutes présentes pour
le roi Ryan- et quelques fans du réalisateur qui nous avait allègrement
alléchés avec Drive, attisant ainsi notre curiosité. Silence. Long silence
troublant.
Sous les yeux béats du public,
Refn, d’une main experte, sort son outil, s’en empare vigoureusement et se
livre à un pignolage intense. Sa main va et vient, va et vient, il se frotte
jusqu’à l’os. Complètement extérieur, on ne peut que le regarder. L’image est
belle, oui, mais seulement l’image. Aucune émotion que celle du dégoût. Aucune autre
implication que celle de la vue, devant cette photographie sublime.
Only God Forgives n’est que
l’indigeste masturbation d’un réalisateur se prenant pour un génie. Refn a fait
son film pour lui-même, y fourrant tous ses fantasmes pervers, ses désirs malsains,
tout ça giclant de violence obscène. Jet de sang sur les murs, sur les visages
-Ejac faciale. Insinuant dans nos bouches une purée dure à avaler.
Et Gosling, perdu dans cette
mélasse gore, se prête au jeu. Et il joue mal. Il est là, l’œil vide poissonneux.
Suçage de bite, le regard impassible. Et ça se caresse dans le sens du poil, et
ça se regarde faire, surtout (attention mesdames, les gros égos font de piètres
amants !). La masturbation devient collective, mais reste extérieure à nos
yeux spectateurs.
Applaudissements. Certains ont
apprécié le voyage. Certains se sont régalés de cette violence gratuite et
dispensable, d’un scénario fainéant. Certains, éblouis par la technique
remarquable du réalisateur, en ont oublié ce qu’est le cinéma : un art.
« L’art est une activité
humaine, le produit de cette activité ou l'idée que l'on s'en fait, s'adressant
délibérément aux sens,
aux émotions et à l'intellect. » Wikipedia
Ce film n’a rien d’humain,
l’intellect piétiné par une vengeance animale, primaire ; l’humain frappé
d’une brutalité insoutenable, grossière.
Ce film est la masturbation esthétique
d’une bête.
Only gore forgives
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