- Quelques uns des cent regrets - Philippe Claudel - Folio -
Derrière ce titre intriguant se
cache une pépite, un fragment d’or littéraire. L’auteur devient maître de tous nos
sens, via d’abondantes descriptions précises, réelles. Nous sommes pris dans l’expérience
d’un autre, absorbés par les tournures délicates.
« il me disait, les
coquillages, quand ils se blessent dans la mer, pour calmer leur blessure et la
guérir, ils font de belles perles tout autour, des perles toutes moirées, de
vrais trésors qui possèdent le souvenir, la mémoire de la blessure… Eh bien
nous autres les hommes, quand on se blesse, ou qu’on blesse quelqu’un, nos
perles à nous, ce sont les regrets, on se fabrique de beaux regrets »
A la mort de sa mère, le
narrateur replonge dans son passé, revient dans sa ville natale, inondée. Durant
ces quelques jours de mémoire pure, ces quelques jours fragiles, un inconnu
nous embarque dans son histoire, dans ses souvenirs. Quelques uns des cent
regrets est un livre doux comme un vent de mai.
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