Sonnez trompettes !
En première ligne de Treme,
deuxième (troisième ?) joyau de David Simon, il y a la musique. Elle est
interne, habitant la série comme un personnage à part entière ; un silence
en deviendrait presque inquiétant. Elle est dans la vie et la mort, dans un
verre au début de la nuit, un trombone qui coulisse entre les jambes d’une
strip-teaseuse, un violon qui s’élance avec le matin, elle s’écoute fort, le
cuivre à vif.
En seconde ligne, l’ouragan
Katrina, balayant derrière lui les foyers et les cœurs. Treme est le combat
musical de ce berceau culturel qu’est la Nouvelle-Orléans contre l’injustice.
Contre une politique menteuse, dégueulasse. Treme est un défilé de couleur dans
des rues grises, dévastées.
Comme dans the Wire, les seconds
rôles prolifèrent pour ne pas privilégier un homme mais cent, pour toucher au
plus près le réalisme, laissant une impression de fourmillement musical et humain.
John Goodman y côtoie les légendes du jazz et du rythme and blues ainsi qu’un
Wendell Pierce en grande forme. A l’affiche de ce concert en dix épisodes,
Allen Toussaint, John Boutté, Elvis Costello, Lucia Micarelli. Glee peut s’en
mordre les doigts, Treme est bien la plus belle série musicale à ce jour,
mêlant grâce et irrévérence.
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