Elles sidèrent autant qu’elles
amusent, ces brèves de trottoir croquées par Riad Satouff, le bédéiste affamé
de vie toute crue. Dans une rame de métro, sur les banquettes du Mc Do, nous
croisons chaque jour ces visages pré-pubères, boutonneux, tout aussi
répugnants, tout aussi difformes que les simples traits en noir et blanc du
dessinateur. Nous sommes quotidiennement spectateurs de cette bêtise, mais ici
accumulée page après page, elle nous saute aux yeux, elle nous dégoûte, elle
nous éclate ! Nous lâchons un rire franc, spontané, comme un coup de poing
inattendu, ou bien un rire grinçant, un peu honteux.
Les trois tomes se dévorent
inlassablement, et, si vous n’êtes pas assez gavés de cruauté humaine et de
situations absurdes, reprenez une tranche de Satouff avec les excellents
Bogosses (son film un peu plus nostalgique et atemporel, non moins hilarant et
réaliste).
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