Assise sur Banderas, un billard
assiégé par les va-et-vient de Rebecca. Après un strip-tease mémorable, des
mains rugueuses crispées sur sa chair saillante. Femme fatale jouissait d’une
scène de sexe rude et marquante, baignée dans la lumière jaunâtre d’un sous-sol
insalubre. Là, sur ce billard souillé, on sentait la passion.
Jeux de lumières, d’ombres,
couleurs profondes. L’image envoûtante nous invite dans un univers de travers,
dans un fantastique léché, alléchant. De Palma se lance, avec Passion,
dans un exercice de style certes brillant, mais pas suffisant. On regrette
qu’il n’ait pas poussé plus loin la manipulation, les jeux de rôles pervers. Où
sont les chairs, les masques, le sulfureux que promettait cette vicieuse
histoire ?
Le trio d’actrices reste en
permanence sur le fil du rasoir, McAdams un peu pathétique, Rapace souvent
étrange (mais plus convaincante que Sagnier dans l’original de Corneau) et Herfurth
flirtant avec le cliché. Mais elles en font assez pour nous plonger dans une
ambiance glaciale, derrière les vitres de leurs bureaux aseptisés.
Passion donne le vertige.
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