Ils sont
tous prisonniers, d’un kidnappeur, d’une idée fixe, d’un mal-être. Villeneuve a
enfermé tous ses personnages, en eux, sous terre, entre quatre murs. Ils
disparaissent petit à petit de l’écran pour laisser place à un flic qui en
veut. Il prend son temps, Gyllenhaal, pour mener son enquête, emmêlé dans les
filets des tourments humains. L’acteur brille malgré le terne de l’atmosphère.
Humide et froide, c’est une ambiance qui vous prend à la gorge, un suspense qui
vous prend aux tripes. Et lui, il est la chaleur, la détermination, il est la
lueur quand l’espoir s’éteint sous terre.
L’histoire
évolue à un rythme tranquille, sans lâcher pourtant notre attention. Le montage
très classique manque peut-être d’un soupçon d’audace, mais renforce
l’impuissance de chacun face à la situation et marque l’embourbement de
l’enquête. Le temps passe
doucement et, angoissant, il abîme les personnages de dépression, de
culpabilité, de violence.
Prisoners
est aussi rude, aussi éprouvant qu’un voyage en camping-car. Il secoue,
retourne le cœur tandis que le chemin capte notre regard jusqu’à l’arrivée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire