Ce film,
on ne le présente plus. Il a fait assez de bruit quand nous n’étions encore que
des adolescents. Après les 3 zéros français de l’été 1998, voilà les huit héros
de juin 1944.
Le cinéma
de Spielberg est d’une virtuosité qu’on ne peut lui enlever. Filmer l’horreur
avec tant de panache, tant de beauté, tant de précision, voilà qui relève du
talent. Oublions un instant les prières d’un sniper, la foi des soldats et le
drapeau étoilé flottant dans le cadre, dynamitons le patriotisme écoeurant d’un
cinéaste pourtant malin et prenons-en plein les yeux et les oreilles,
prenons-en plein le cœur.
Les 30
premières minutes à couper le souffle sont balayées par les vagues carmin d’un
massacre à se tordre de douleur. La mer, comme un lourd rideau rouge, se
referme sur cette introduction inoubliable. Fin de l’acte. Début d’un périple
assassin, jalonné de suspense et d’action, jusqu’à découvrir enfin la peau
délicate de Damon et son sourire meurtri. Puis pleuvent la rage et la peur dans
un final explosif.
Cette
fratrie d’hommes en pièces, partant à contrecœur à la recherche de Ryan, est
d’une poésie détonante. La solidarité fragile de ces soldats de plomb est
parfaitement mise en scène et la caméra les suit, professionnelle, toujours au
bon endroit pour ne jamais sauter. Elle slalome entre les mines et les
grenades, rend spectaculaire cette fresque sanglante de l’histoire.
De la
grosse artillerie.
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