Anna Karenine est un spectacle
minutieusement découpé, une valse d’images, où chaque temps est une surprise
visuelle. Le film s’ouvre sur un théâtre et s’étend sur une scène mouvante, les
décors s’abattent. Tous les personnages se frôlent, s’évitent, s’épient au
travers de rideaux, entre deux pans et quelques cordes. Cinéma virevoltant et
créatif, c’est un Moulin Rouge qui déchante, où chaque pas, chaque mouvement
est une danse. Mais plus le film avance, plus il quitte la scène et ses
machineries. Les décors se font plus vrais et vastes, palpables, et le rythme
se perd dans les grandes étendues. On reçoit alors, en claque violente, le jeu
trop moyen des acteurs jusqu’ici dissimulé sous une réalisation efficace.
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