Skins, peinture d’une génération aux
personnages-étiquettes, qui ne savent se définir autrement que par la
caricature. Skins fait dans le trash frimeur, drogue et rébellion, chaque
saison a son lot de gays, d’amoureux populaires, de fous, d’étrangers bariolés,
d’introvertis, de junkies ou de fils à papa.
Le concept était séduisant :
toutes les deux saisons, la génération suivante prend le relais. Mais tous ces
caractères antipathiques et égoïstes, toute cette peinture baveuse de la
jeunesse est à vomir de bêtise. Plus les saisons passent, plus c’en est
mauvais. Qu’ils ressuscitent Chris ou qu’ils mettent un terme à cette orgie
immature.
Misfits possède tout ce qu’il manquait à Skins : un
scénariste. Une plume capable d’écrire un discours final aussi délirant et
juste que celui de Nathan, capable d’inventer des dialogues insolites et des
situations improbables. Misfits sait se renouveler, dénicher des perles anglaises
pour briller à chaque saison. Tous les acteurs incarnent leur rôle avec force,
ils sont frais, ils sont juste excellents. En plus de leur humour cynique, de
leurs réparties cinglantes balancées avec un accent anglais délicieux, chaque
petit héros en combinaison orange est sympathique. Contrairement à Skins, où
tous sont plus haïssables les uns que les autres, ici on s’attache, on se lie à
eux parce que, malgré leurs pouvoirs insensés, ils sont humains, sincères.
Il est judicieux de n’avoir pas
utilisé ces pouvoirs comme un point central de la série, mais plutôt de les
avoir intégrés comme des tares, des handicaps, ou bien comme une routine, et de
s’en moquer avec finesse.
Le dernier épisode de la saison 4
semble pourtant à bout de souffle. Et même si rien ne peut égaler l’inoubliable envolée de Nathan sur le toit du monde, ni les meurtres lactés, un petit effort
scénaristique aurait pu redorer l’image de Misfits auprès des fans déçus.
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