Mais... tu n’es pas là : White Bird de Greg ARAKI
Sous les ailes de l’oiseau blanc,
l’ombre noire d’une tension. Dans les couleurs vives, vivifiées par l’œil
d’Araki, se dilue un suspense fort, une latence insoutenable. Autour de la
disparition d’une mère, naissent la suspicion et la jalousie. Eve envoûte par
son absence. Eva hante toutes les scènes de son charme contrasté, à la fois
lumineux et venimeux. Comme Scarlett dans Her, elle habite le film de sa
non-présence.
Le cinéma de Greg Araki marque par ses
teintes. Les courbes d’Eva Green sont moulées dans un maillot vert (ou quand le
vert devient une couleur chaude…), au bord d’un carré pétrole, et l’image est
soudain capturée par nos yeux photographes. Mais aussi toute cette blancheur
éblouissante, ce noir profond, ces jaunes sépia de carte postale. Si Kaboom
explosait de tons acidulés, White Bird nous embrasse de ses ailes blanches,
nous enveloppe dans ses ailes blanches maternelles. Il nous enfouit dans
l’ombre noire de la tension qu’il cache sous ses plumes.
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