Le soleil cogne sur des corps
d’adolescents, sur leurs tempes perlées, sur leurs bras terreux. La canicule
pèse sur leurs dos robustes, ils respirent la poussière. Coups de feu, coups
dans le ventre et un crachat de sang. Des aiguilles sous les ongles, la
violence sans pudeur.
Vincent Grashaw, producteur de
l’indigeste Bellflower (critique ci-dessous), a eu le bon goût de ne pas s’en
inspirer. Dans Coldwater, la photographie est soignée, les acteurs jouent avec
sincérité et cette violente dénonciation des centres de redressement ne laisse
pas indifférent. Jouant sur une construction simple, sur un rythme un peu
éprouvant, le film montre. Il montre en silence l’évolution psychologique de
gamins qui n’ont pas le choix. Marche ou crève.
Entre petits jeux d’humiliation
et pur sadisme, ce huis clos à ciel ouvert vous enferme. Vous êtes Brad, vous
êtes le joli petit nez, le joli petit cul de P.J. Boudousqué et vous aussi,
vous voulez cogner l’injustice, frapper votre haine, refaire le portrait de
ceux qui vous privent de votre jeunesse. Et puis doucement, vous rentrez dans
les rangs… Pour mieux y échapper ?
Malgré une fin discutable et
quelques imperfections, Coldwater est un premier film réussi et marquant.
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