Cette
année, les blockbusters m’ont régalée. Je croyais en avoir eu pour mon compte,
rassasiée par l’esthétique Oblivion, le secouant Elysium, le massif Pacific
Rim, laissant sur le pavé de pauvres miettes aux pigeons (World War Z, Man of
steel, Iron Man,…). Mais voilà que M. Cuaron me sert sur un plateau d’argent,
un plateau 3D, une énorme gourmandise faisant passer les susnommés pour de
gentilles mises en bouche.
C’est
avec une virtuosité renversante que Gravity envoie valser les codes
cinématographiques, bondit au-dessus des barrières, des limites du cadre.
Explosion de repères. La caméra flotte, en immersion dans un scaphandre, cocon
d’où jaillit enfin le papillon, avec une grâce divine. Reploie ses ailes en
position fœtale. Silence. Respiration. Les chocs
amortis par le ralenti de l’apesanteur se fondent dans une musique cosmique.
Embarquez pour une expérience complète ! Gravity est éprouvant, tout votre
corps est à l’écoute, tout votre corps est pris dans ce voyage dans la
profondeur de champs. La 3D vous kidnappe, vertigineuse. A cet instant, je suis
déjà loin. Gravity m’a percutée à grande vitesse et je virevolte maintenant
avec, dans la tête, des images grandioses.
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