Je vous entends déjà dire que je
joue la fine bouche, mais c’est un fait : le cinéma loufoque et symétrique
de Wes Anderson est une sorte de marshmallow. Il met l’eau à la bouche avec ses
formes parfaites et sexy, avec ses jolies couleurs et ses ingrédients alléchants
(un casting superficiellement monumental). Mais à peine savourée la première
scène, voilà que le réalisateur vous fourre tout ce moelleux et ce sucre dans
les yeux à un rythme presque insoutenable. Vient l’écoeurement.
Appelez Wes Anderson un créateur
génial, un conteur fou, un illustrateur talentueux, oui. Mais il y a bien une
chose qu’il peine de plus en plus à donner à son spectateur ; avare de
fond, il ne sait pas imaginer ni livrer l’émotion. Le Grand Budapest Hotel est une
simple comédie d’aventure avec de beaux visuels. Au mieux vous rirez, sinon le
néant – désert d’humanité. Tout y est tant esthétisé que les mondes d’Anderson
deviennent complètement irréels, intouchables.
Et si certains s’émerveillent de
sa fantaisie, rient à l’humour bien senti du Grand Budapest Hotel, d’autres
s’ennuient ferme devant ces pitreries bariolées. Des fines bouches ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire