Il y
avait Denzel en pilote alcoolique au nez poudré, dirigeant comme un dieu un
avion en pièces. Il était un héros qu’on aurait surpris la bouche au goulot. Et
s’il savait relever un vieil engin d’une chute à pic, prendre les manettes de
sa vie semblait une affaire plus délicate.
Il y
avait une rouquine paumée, camée qui, les pieds sur terre, voulait ramener le
héros à la raison. Il y avait John Goodman –heureusement, bonhomme déglingué,
qui offrirait au film un peu de légèreté. Et il y avait Dieu ; celui-là ne
peut vraiment pas s’empêcher de fourrer son nez partout où il n’est pas le
bienvenu !
Avant
que les bondieuseries s’en mêlent, Flight nous présentait un personnage
complexe, un héros-enfoiré, un alcoolique mis en joue par le gros fusil de la
justice (excellente Melissa Leo). Puis il s’est sevré, puis il a bu jurant que
ce n’était pas vrai, et de bières en vodkas il s’est enlisé dans un sombre
mensonge. Cette partie du film a son intérêt, le personnage combine fragilité
et violence, toutes deux si humaines. Là, nous sommes pris.
Et
soudain –rayonnement divin, vient l’heure de la Rédemption, portée par un ange
roux piqué d’une bonne étoile. Kelly Reilly a l’œil vide, un charme boiteux,
inutile personnage. Avec elle, viennent les bons sentiments, les prières et
l’ennui. Si le
décollage est réussi, l’atterrissage est, quand à lui, plus mitigé.
Il était
une histoire de chute, de rechutes, et de notre attention faisant des loopings.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire