Dernièrement
très utilisée au cinéma, la persécution d’innocents a le vent en poupe.
Le
sublime Broken, l’étrange Despues
de Lucia et la Chasse, fraîchement sorti en salles, tous trois
s’acharnent sur un personnage respectable.
Dans
la Chasse, Mikkelsen garde la tête froide, se bat avec honneur contre la parole
d’une petite fille contrariée, contre la réaction démesurée de parents
manipulés. La chasse est un grand film ravalé, auquel il manque un cri, une
révolte hurlante contre l’injustice, contre un crime improuvé. Tout est trop
silencieux, comme soumis. Mais les acteurs sont tous incroyables, de la plus
jeune au plus vieux, pathétiques ou détestables, bienveillants ou haineux. La
photographie est superbe et les couleurs automnales réchauffent cette histoire
glaciale.
Mais
j’ai été bien plus révoltée par une autre injustice et je la nommerai Palme
d’Or.
Toute
l’audace, la poésie, la technique et la mise en scène qu’il faut mêler pour
obtenir un bon film de cinéma, cette année, étaient dans Holy Motors. Alors
pourquoi récompenser un film trop écrit et trop joué, vu et revu, aux dialogues
bourrés d’abominations ? Pourquoi récompenser à nouveau Haneke qui ne doit
savoir que faire des éloges, et ne pas souligner l’audace et le talent fou d’un
génie oublié ?
Cette
année, mon véritable Amour sera Carax, mais dans la balance de la subjectivité,
la folie ne fait pas le poids.
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