Zoe
Kazan, actrice principale du film « Ruby Sparks », en est également
l’auteur. Auteur de cette histoire virant au gentil fantastique d’un très jeune
écrivain maladroit en amour, qui, poussé par son psy, écrit sa rencontre avec
la femme de ses rêves. Mais quand Ruby apparaît dans sa vie telle qu’il l’avait
écrite, aussi réelle que rousse et mince, Calvin doit faire face à son idéal.
Elle
s’appelle Ruby, elle est drôle et légère, elle est jolie sans être belle. Il
s’appelle Calvin, jeune prodige de l’écriture mais novice en amour, il l’a
inventée, l’a formée à l’image de la femme de ses rêves. Et le rêve devient
réalité, fait de chair et d’os, de joues rieuses et de collants violets. Calvin
tombe amoureux de ses mots. Mais quand la vie s’en mêle, leur relation bascule.
C’est là que le scénario prend toute sa valeur : dans la vie. Galatée
n’est plus aussi blanche qu’aux premières pages et Pygmalion voudrait retoucher
sa statue. Mais pas de ctrlZ sur la machine à écrire, pas de retour en arrière
possible.
Le
couple fonctionne. Paul Dano incarne parfaitement ce rôle d’écrivain un peu
cliché, solitaire et insatisfait. Mais il manque au film une étincelle. Zoé
Kazan oscille entre le jeu ridicule et brillant. Ruby n’a pas le charisme de la
Summer de 500 jours ensemble, n’a pas le charme et les cheveux multicolores de
Clémentine sous son soleil éternel. Et pour les filmer, le duo de Little Miss
Sunshine a choisi la voie de la simplicité. L’image est fade, colle à Calvin
mais détonne avec Ruby. Là où l’on attend du punch on ne trouve que banalité,
sauf peut être cette belle surprise que nous fait Banderas et certains moments
énervés.
Ça
aurait fait un très beau livre.
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