Sam
Mendes à contre-emploi, en chef d’orchestre de blockbuster, voilà qui est
étonnant, mais son découpage classique est plus qu’efficace et les scènes
d’action souvent grandioses, l’image est soignée, la photographie superbe,
presque laquée. Sur le terrain de l’humour, la série des James a toujours su
garder le cap et Skyfall tient bon la vanne subtile et la répartie malicieuse,
hissées haut. Seul point noir, l’éphémère apparition d’une vespérale James Bond
girl frenchy et apeurée qui ne saurait faire oublier la délicieuse Eva Green.
Daniel
Craig nous démontre qu’il vaut bien mille Moore. Plus insolent que Connery,
plus charismatique qu’un Brosnan trop lisse, malgré sa bouche en cul de poule
et ses costumes gris étriqués. Javier Bardem ambigu en méchant blond platine
n’ayant pas tout à fait coupé le cordon…
Javier Bardem parfait en méchant détonnant, moins homme de terrain que
grand calculateur et drôle à souhait. Ben Wishaw, joli petit Q et
l’inaccessible Moneypenny offrent à Skyfall un coup de jeune bienvenu et
contribuent à l’installation d’un duel perpétuel entre le passé et le présent.
Quand
à la Queen Judi, elle titre avec grâce sa révérence avec un rôle ici plus
complet, plus complexe, tourmenté par ses erreurs d’autrefois. Elle boucle la
boucle de l’avant avec l’après, érige un pont royal entre Pierce et Sean. On ne
sait plus vraiment où l’on en est, mais ce brouillage de pistes temporelles se
mord la queue dans l’écrin d’une intrigue simple et pour une fois, on peut
résumer un James Bond sans rougir de n’avoir pas tout compris.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire