Une
lecture est un voyage. Parfois enchanté, amusant, lumineux et
parfois non. Parfois c’est violent, éprouvant, c’est plein
d’égratignures, de coups de feu ; il faut ramper entre les
lignes, ravaler ses larmes, il faut du courage pour aller au bout,
pour affronter les marées, les nuits sauvages et les autres. My
absolute darling est de ces lectures-là. Celles qui bouleversent,
qui laissent des cicatrices, mais qui chamboulent à tel point qu’il
est impossible d’en oublier un seul mot, d’en oublier les
descriptions délicates et scientifiquement poétiques d’une nature
immense, hostile, les scènes rudes entre un père et sa fille, leurs
dialogues comme des détonations – meurtriers, et la beauté de
Turtle, cette gamine de quatorze ans qui préfère les forêts et les
plages aux bancs de l’école, son couteau et son fusil aux poupées,
cette gosse qui cherche la force, tout au fond de son cœur de
Croquette, pour quitter ce foyer destructeur. Un voyage aussi
difficile que sublime, une lecture qui chamboule jusqu’au plus
profond de soi.
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