A chaque fois que je regarde Skins, je
me perds entre un ennui profond et la réelle émotion. L'émotion
qui tire des larmes, qui déchire le cœur ou l'agacement pur,
la révolte face au vide.
Un personnage me bouleverse, un autre
me dégoûte.
Après avoir capitulé pendant la
dernière génération, toujours plus clichée et faussement
représentative – rien à sauver, je ne pensais pas remettre un
jour les pieds dans cette série.
Puis la curiosité m'a envahie.
Septième saison. Retour des anciens. Effy, Cassie et Cook dans
l'impitoyable Londres, dans une Angleterre dégueulasse. Retour des
égoïsmes, des violences, des vieux ados qu'on avait suivi, mi-gêné,
mi-indécis, dans leurs saisons respectives.
La partie Effy est juste hypnotisante
et pourtant terriblement idiote. Le dénouement côté Cook n'en
finit pas, on a envie de leur gueuler des insultes, de leur apprendre
la vie, d'en finir. Surtout d'en finir. Et entre les deux, il y a
Cassie. Comme une respiration. Ils ont saisi, avec ce personnage,
toute la solitude d'une génération. Deux épisodes qui font du bien
et tellement de mal. Un sac de flèches, plantées une à une dans le
cœur, avec précaution, aux bons moments. C'est puissant, j'ai versé
assez de larmes pour remplir la mer d'Aral. Et ces larmes étaient
coupantes, de vérité, celle qui écorche les joues.
Le problème, avec Skins, c'est qu'il
faut tout endurer pour apprécier ces instants à part, enlevés. Il
faut se farcir les poncifs et le délire mégalo des réalisateurs
pour découvrir qu'ils ont des choses à dire, qu'ils cachent de
sublimes pensées sous une énorme couche de merde.
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