Nous y sommes, les séries sont reines ! Alors qu'HBO installait sa
dictature du bon goût avec True detective, Netflix cherchait encore sa
voix, Canal devait faire ses preuves... Aujourd'hui il faut se préparer
au coup d'état du Bureau des Légendes, au coup d'éclat qu'est Bloodline.
L'atmosphère
tendue du bord de mer de The Affair, les lourds silences contemplatifs
de Rectify... Non, vous n'êtes pourtant pas tombé dans les filets d'une
série copieuse, dans le piège de la ressemblance, car Bloodline a
quelque chose d'unique, une ambiance singulière due à sa prise de vue
sensible, baignée de naturel, qui capte, presque voyeuse, tout le poids
que porte la famille Rayburn. Ce qui vous prend est bien plus que du
suspense, c'est de la perversion : vouloir découvrir comment exploseront
cette famille et ses secrets. A cela s'ajoute une enquête policière,
des histoires d'amour vrillant avec le vent marin, de quoi harponner
votre attention jusqu'au bout de ces treize épisodes prometteurs.
Nous
sommes 50 ans après Chapeau Melon et Bottes de cuir ; le monde entier
est dirigé par les séries américaines. Le monde entier ? Non ! Car un
pays peuplé d'irréductibles scénaristes résiste encore et toujours à
l'envahisseur...
Un
casting brillant (Kassovitz, Drucker, Daroussin) s'installe dans les
bureaux de la DGSE et nous propose une saison captivante, dans laquelle
la politique est claire sans être naïve. Série presque didactique, le
Bureau des Légendes est en tout cas une série à part, qui a su trouver
un ton, un angle de vue. Après une visite des lieux, le déchiffrement
des termes, la présentation des procédures et marches à suivre, vous
êtes fin prêts pour entrer dans le secret défense, vous êtes entre ses
murs, un agent sous couverture... Sur le canapé, sous la couverture.
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